Distribution du ciment : Le ministre du commerce s’insurge contre certaines pratiques du circuit
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Au cours d’une concertation qui a réuni hier distributeurs et producteurs du ciment, le ministre du commerce à mis en garde les acteurs de cette filière en les accusant » de vouloir jouer avec le feu ».
S’adressant à ses interlocuteurs, le ministre du commerce s’est offusqué de »l’absence du ciment sur le marché » et de la » pratique des prix relevant de la spéculation » observées ses derniers temps dans ce secteur.
Luc Magloire Mbarga Atangana a comparé la situation actuelle à celle qui a prévalu en 2008/2009 » pendant laquelle le ciment se vendait à travers des circuits parallèles dans les quartiers » a-t-il précisé.
Le numéro un du département du Commerce a révélé que »la production a largement augmenté passant d’un million de tonnes à cette époque à près de quatre millions cinq cent tonnes de production actuellement ».
« Qu’est ce qui fait problème ? » s’est interrogé Luc Magloire Mbarga Atangana s’adressant aux producteurs et distributeurs. »Ceux qui jouent avec le feu , le feu va les brûler » a-t-il promis.
Pour les producteurs du ciment, le problème ne se situe pas à leur niveau et »ils ne vendent pas le ciment a l’extérieur » ont-ils fait savoir et »leurs usines fonctionnent correctement » ont-ils ajouté.
La carence de ciment est pour les producteurs un problème conjoncturel liée à » la forte demande sur le marché ». Une forte demande favorisée aussi par »les projets structurants en cours et qui consomment beaucoup de ciment » ont-ils expliqué.
Entre 2018 et 2019, la demande indiquent les producteurs est passée de « 12 à 15% » , pendant ce temps »le renouvellement des installations dans les usines n’a pas toujours suivi » regrettent-ils .
Les distributeurs, pointés du doigt par le ministre ont affirmé » qu’ils sont en cessation d’activités depuis décembre 2021 après avoir observé une hausse unilatérale des prix par les producteurs du ciment ».
Un distributeur a expliqué que » la voiture stationne désormais pendant au moins quatre jours à l’usine avant de charger, pourtant en 2019, la même voiture chargeait en un seul jour. »
Pour lui, » il est devenu impossible de faire sortir 5 camions de ciment par jour au niveau de l’usine de Nomayos ». La faute conclut-il » à la production qui n’arrive plus à satisfaire le marché » et » au désistement de certains opérateurs économiques qui ce sont rabattus dans la filière du fer à béton ».
Une brigade nationale et de répression des fraudes sera dans les prochains jours sur le terrain »pour vérifier le circuit du ciment envoyé à Yaoundé » a annoncé le ministre du commerce car » on n’exporte pas tant qu’on a pas encore satisfait la demande locale » a -t-il prévenu.