Cameroun : les contradictions d’un déconfinement
Alors que tout le monde s’attendait à un durcissement, le gouvernement camerounais a procédé à un assouplissement des mesures de confinement. Ouvrant ainsi la porte à une panoplie de contradictions…
C’est le mardi 17 mars dernier que le Premier ministre Joseph Dion Nguté, chef du gouvernement, avait proclamé les treize mesures édictées par le chef de l’État Paul Biya, et qui visaient à un confinement partiel sur l’ensemble du territoire camerounais. Entre autres mesures, on pouvait noter : la fermeture de tous les établissements scolaires privés comme publics, allant de la maternelle jusqu’aux universités ; l’interdiction des rassemblements de plus de cinquante personnes ; la fermeture des bars et autres espaces de loisirs au-delà de 18 heures ; l’interdiction des surcharges dans les transports en commun ; l’annulation des évènements sportifs et religieux, la fermeture des marchés au-delà de 16 heures, etc.
Quelques semaines plus tard, le même Premier ministre reconduisait ces mesures. Il y a même ajouté le port obligatoire du masque dans les espaces publics, et l’annulation des célébrations du 1er mai (fête du travail) et du 20 mai (fête nationale). Alors, comment comprendre que dans un tel contexte, le Gouvernement ait pris la décision de rouvrir les bars dès le 30 avril, et pourtant la situation épidémique locale est encore loin d’être maîtrisée ?
D’abord, les contradictions
La décision de rouvrir les bars a été prise le jeudi 30 avril, c’est-à-dire à la veille du 1er mai. Comment comprendre qu’on veuille donc promouvoir la distanciation sociale, et qu’on autorise les gens à se rassembler dans les bars et boîtes de nuit à la veille d’un tel évènement ?
Ensuite, les écoles restent fermées jusqu’au 1er juin. Était-il prioritaire de déconfiner d’abord les lieux de plaisirs, avant de penser à redémarrer le système éducatif ?
Quid des lieux de culte ? Si le Gouvernement suppose que les mesures barrières peuvent être respectées dans les endroits de débauche, pourquoi ne le seraient-elles pas dans les mosquées et dans les églises ?
Enfin, les transports. Le fait de réautoriser la surcharge dans les taxis et les motos, puis dans les cars qui embarquent environ soixante-dix passagers, est-il judicieux dans le cadre de la lutte contre le coronavirus ?

Le Premier ministre Joseph Dion Nguté présente les mesures du chef de l’Etat. Source:blastingnews.com /CC-BY
Les explications
D’un autre côté, il faut admettre que les dirigeants camerounais étaient confrontés à un choix des plus cornéliens : sauver l’économie ? Privilégier la santé des populations ? Concilier les deux ? Laisser faire l’immunité collective ?
En réalité, il y a une cinquième explication qui stipule que le Gouvernement a surtout évité de réveiller la grogne sociale. Car dans un pays comme le Cameroun, 80 % ꟷvoire plusꟷ de la population active exerce dans l’informel. Et après un mois et demi de confinement partiel, il va sans dire que certains ménages ne parvenaient plus à joindre les deux bouts (payer leur loyer, se nourrir, se déplacer, payer les dettes et les factures…). Surtout que les mesures d’accompagnement étaient vainement attendues, puisque l’État camerounais ne dispose pas de tels moyens. Il a même été incapable de baisser le prix de l’essence à la pompe, ce qui aurait au moins pu soulager les opérateurs du secteur du transport.
Déconfinement ou fin de l’épidémie ?
Parce que, in fine, c’est bien cette crainte qui habite l’essentiel des observateurs. Car les mesures d’assouplissement pourraient être très mal interprétées par les citoyens camerounais, qui verraient dans cette décision comme une victoire sur le coronavirus. C’est pourquoi le ministre de la santé multiplie les campagnes de prévention pour tenir les populations en alerte, et leur demander de rester vigilantes. Car manifestement le Gouvernement a préféré sauver son économie, étant entendu que les entreprises brassicoles représentent le premier contributeur de l’État camerounais en termes de taxes.
Il faut donc comprendre que l’épidémie n’est pas terminée mais que c’est à chaque individu désormais, de prendre la responsabilité de sauvegarder sa vie et celle de ses proches.
Ecclésiaste Deudjui
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