Cameroun : le MRC de Maurice Kamto dénonce un « climat social délétère »
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le Mouvement de la Renaissance du Cameroun dénonce un « climat social délétère », selon une déclaration de son président national, Maurice Kamto.
A l’origine de ce climat, Maurice Kamto pointe « la flambée des prix, les coupures fréquentes, intempestives d’électricité et d’eau et la grève des enseignants du Secondaire en cours ».
S’agissant de la problématique liée à la flambée des prix, Maurice Kamto a regretté que « les autorités » n’aient pas répondu à l’appel lancé depuis novembre 2021 par le Gicam et dont l’objectif visait « la prise des mesures urgentes » visant à « endiguer la hausse généralisée des prix des matières premières et du fret ». Il convient de souligner que le MRC a annoncé que ses membres, notamment les importateurs, deviendraient « incapables de mener leur activité au-delà du 1er janvier sans une réaction prompt du gouvernement ».
Décriant le refus des autorités face à « la concertation sollicitée » par les chefs d’entreprises, Maurice Kamto a soutenu dans sa déclaration que « le gouvernement a créé lui-même les conditions d’une inflation généralisée dans le pays » avec comme conséquences dans les marchés « la rareté et la cherté de certains produits ».
Maurice Kamto a fait le constat d’une « baisse significative » du pouvoir d’achat des ménages qui croise avec « une inflation galopante » du prix des produits alimentaires, des articles d’habillement, du logement, de l’eau, des restaurants, des hôtels et des transports, selon une étude de l’Institut national de la statistique, qu’il a repris à son compte.
Au sujet des coupures d’électricité et d’eau fréquentes dans le pays, elles témoigneraient « d’une grave crise énergétique », alors que le potentiel énergétique du Cameroun est « estimé à 25000 MW », a affirmé l’opposant camerounais. Il a fustigé « les milliers de milliards » déjà investi dans la construction des barrages et déploré que le pays malgré cela « reste plongé dans le noir ».
Le constat est le même au niveau de l’approvisionnement en eau potable. « Le pays est quasiment en rupture d’approvisionnement en eau potable », selon l’opposant camerounais. Les populations dans les métropoles se contentent « des expédients tels que les puits insalubres ou l’eau des marigots », a-t-il précisé. Il fustige « la privatisation hasardeuse et dans les conditions opaques » de la SNEC qui a débouché sur un « scandale », preuve que « comme pour l’électricité, la politique publique d’accès à l’eau du régime en place depuis quarante ans est un échec consternant et révoltant », a souligné le leader du MRC.
Évoquant « la grève des enseignants du Secondaire », Maurice Kamto ne s’est pas voulu tendre. Il a parlé de « souffrances psychologiques et morales », de « clochardisation » et de la « volonté de détruire cette catégorie sociale ».
Le responsable du MRC a accusé les autorités « de planifier et exécuter avec un cynisme assumé le martyr des enseignants ». Il s’est indigné de ce que le « gouvernement ait préféré distribuer aux autorités préfectorales une quarantaine de véhicules tout terrain » alors qu’au même moment « les enseignants flétris par la souffrance et le mépris manifestent leur colère » a-t-il commenté.
Concernant les instructions du chef de l’Etat au sujet des revendications formulées par les enseignants du Secondaire, le MRC pense que le gouvernement a « choisi une tête d’épingle là ou il s’agit de s’attaquer à un éléphant ».
Le Mouvement de la Renaissance du Cameroun a invité le pouvoir à « éviter les erreures de sa gestion de la crise anglophone » et à « prendre à bras le corps » la situation de la grève de l’enseignant s’il « veut vraiment le régler » . Ce par le « règlement des droits personnels des enseignants » et la convocation en «urgence les états généraux de l’Education et conseil de l’enseignement supérieur ».