Assemblée Nationale: Ouverture de session sous fond de craintes et d’inquiétudes
Le mardi 5 mars 2024 , s’est tenue au Palais des Congrès de Yaoundé l’ouverture de la première session ordinaire de l’année Législative 2024.
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
Cette session est principalement consacrée à l’élection du bureau de l’Assemblée Nationale et des membres des neuf commissions de cette chambre.
La première activité marquante de cette journée a été la projection d’un documentaire sur l’évolution des travaux du nouvel immeuble siège de l’institution.
Dans son discours d’ouverture a été la Doyenne d’âge de l’Auguste Chambre a exprimé ses inquiétudes sur le climat sociopolitique de notre pays. Après avoir fermement critiqué le travail de ses collègues, Laurentinne KOA MFEGUE fait le constat suivant :
<<…nos villes se mouraient et se meurent encore, étouffées par des montagnes d’immondices ; les routes des mêmes villes et de l’arrière-pays, se sont transformées en de véritables tombeaux ; la corruption a continué de gangrener le service public. Les coupures intempestives d’électricité, une catastrophe énergétique. Les maladies hydriques ont gagné du terrain faute d’une eau potable en quantité suffisante. La majorité de nos Centres de Santé continuent d’être malades, malades de l’insuffisance du personnel, des médicaments et de la médiocre qualité des plateaux techniques.
Que dire de l’enseignement ? Le secondaire par exemple ressemble à un bateau à la dérive. Les seigneurs de la craie, loin des salles de classe, battent plus le pavé, proclamant une kyrielle de revendications qui, malheureusement, restent sans solutions pour la plupart, malgré les fermes instructions de la Très Haute Hiérarchie. La violence et la drogue ont élu domicile dans les campus scolaires. Quant aux campus universitaires, la rigueur au travail et la discipline laissent à désirer. Le laxisme dans bien des cas, y a définitivement fait son lit.
Autre phénomène, la fuite des cerveaux. A leurs risques et périls, beaucoup de nos jeunes quittent le pays afin d’aller chercher fortune ailleurs,>>
En réponse à cette interprétation l’honorable Moustapha SAYA, reconnaît les manquements et fait une sorte de projection.
Appelés à voter des lois et à contrôler l’action du gouvernement les députés ont brillé par leur inertie. D’où la crainte, l’inquiétude et l’embarras de la doyenne d’âge. Arrivé à l’hémicycle en 2020, les élus de la 10éme legislature sont presqu’en fin de mandat. En quatre années le bilan est loin d’être reluisant.
<<48 mois durant, nous sommes nous véritablement préoccupés des questions que je viens d’énumérer et qui pourtant touchent au quotidien de nos électrices et électeurs ? Avons-nous efficacement pris à cœur leurs intérêts que nous sommes supposés défendre dans cet hémicycle ? Sommes-nous allés suffisamment plus loin, au besoin, au contact des autorités en charge de ces questions ? Qui empêcherait, mais alors qui oserait empêcher un groupe d’Elus d’aller frapper à la porte de ces autorités pour s’enquérir d’une situation donnée afin de susciter une action ?>>
L’ambiance s’annonce assez tendue pendant cette session de Mars 204