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Trump brièvement arrêté en Géorgie dans l’affaire de la présidentielle 2020

par Rich McKay et Andy Sullivan

ATLANTA, Géorgie (Reuters) – Donald Trump s’est présenté jeudi dans une prison d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie, à la suite de son inculpation plus tôt ce mois-ci dans le cadre de l’enquête sur ses efforts pour subvertir les résultats de l’élection présidentielle de 2020 dans cet Etat crucial, où il a été devancé de peu par Joe Biden.

L’ex-locataire républicain de la Maison blanche a été placé en arrestation, avant d’être remis en liberté sous caution, conformément à un accord trouvé au préalable prévoyant le versement de 200.000 dollars et lui interdisant notamment de menacer coaccusés ou témoins dans cette affaire.

Il a passé une vingtaine de minutes à l’intérieur de la prison du comté de Fulton.

Son convoi est arrivé devant l’entrée de service de la prison à 19h34 (23h34 GMT), soit une trentaine de minutes après l’atterrissage de son avion privé à l’aéroport Hartsfield-Jackson d’Atlanta, et était attendu par des dizaines de partisans dont l’élue républicaine locale Marjorie Taylor Greene, parmi ses principaux soutiens au Congrès américain.

Donald Trump a été inculpé de plus d’une douzaine de chefs d’accusation, montrent des documents pénitentiaires, dont association de malfaiteurs dans le but de faire inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en Géorgie.

Premier président américain à être inculpé au pénal, il est aussi devenu, lors de son arrestation à la prison du comté de Fulton, le premier locataire de la Maison blanche à avoir une photo d’identité judiciaire (« mug shot »), qui a été rendue publique par les autorités. Il n’avait pas eu à se soumettre à cet exercice lors de ses précédents passages devant la justice.

Donald Trump, 77 ans, avait déjà été inculpé à trois reprises cette année, dont deux fois dans le cadre d’enquêtes fédérales supervisées par le procureur spécial Jack Smith – l’une sur l’assaut meurtrier contre le Capitole en janvier 2021 par ses partisans; l’autre sur des documents classifiés qu’il aurait conservés de manière illicite après la fin de son mandat.

« SIMULACRE DE JUSTICE »

Donald Trump, qui a dénoncé sans preuve une vaste fraude à son détriment lors du scrutin de novembre 2020, décrit les poursuites judiciaires le visant comme une « chasse aux sorcières » aux motivations politiques, alors qu’il ambitionne de revenir à la Maison blanche.

Avant de prendre place à bord de son avion privé pour quitter Atlanta, il a répété que cette affaire résultait de manoeuvres politiques.

« C’est un jour très triste pour l’Amérique. Ce qui s’est passé ici est un simulacre de justice », a-t-il dit aux journalistes. « Je n’ai rien fait de mal, et tout le monde le sait », a-t-il ajouté, dénonçant une « ingérence électorale ».

Les déboires judiciaires de Donald Trump n’ont jusqu’à présent pas entamé son statut de favori dans la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de novembre 2024.

Au contraire, sa cote de popularité auprès de l’électorat républicain a été renforcée. Il est ainsi attendu, par exemple, que ses partisans utilisent son « mug shot » comme effigie.

« On veut le mettre sur un t-shirt. Ça va traverser le monde. Ça va devenir une image plus populaire que la Joconde », a déclaré Laura Loomer, 30 ans, ancienne prétendante au Congrès américain qui faisait partie des partisans de Donald Trump attendant celui-ci devant la prison du comté de Fulton.

Une dizaine de coaccusés de Donald Trump s’étaient déjà rendus à la justice de Géorgie cette semaine, dont son ancien avocat personnel, Rudolph Giuliani, ex-maire de New York.

Des documents pénitentiaires montrent que Mark Meadows, l’ancien secrétaire général de la Maison blanche de Donald Trump, s’est présenté aux autorités plus tôt dans la journée.

L’ensemble des 19 accusés dans cette affaire ont jusqu’à ce vendredi pour se rendre à la prison du comté de Fulton.

(Reportage Rich McKay à Atlanta et Andy Sullivan à Washington, avec David Ljunggren, Jack Queen, Jacqueline Thomsen, Kanishka Singh et Rami Ayyub; version française Jean Terzian)

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