Macron peine à changer les habitudes de la France en matière de dépenses
par Leigh Thomas
PARIS (Reuters) – En dépit de réformes destinées à transformer l’économie, dont un assouplissement du droit du travail et une fiscalité allégée, Emmanuel Macron n’est pas parvenu à faire perdre à la France ses habitudes de dépenses massives pour s’assurer une paix sociale.
Désireux de fermer le chapitre mouvementé de la réforme des retraites, le chef de l’Etat a promis le mois dernier deux milliards d’euros de baisse d’impôts pour les « classes moyennes ».
Mais alors que la dette française est l’une des plus élevées d’Europe, les projets du locataire de l’Elysée ont été accueillis par des avertissements de la Cour des comptes et de la Banque de France, qui ont prévenu que le pays ne pouvait pas se permettre de baisser les impôts sans réduire ses dépenses dans les mêmes proportions.
« Il faut faire davantage d’effort budgétaire, il faut faire attention aux baisses d’impôts non financées – nous n’en avons plus les moyens -, et il faut faire attention à une croissance des dépenses trop forte », a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence.
Les agences de notation ont constaté l’absence de progrès de la France sur la question de sa dette publique, qui a flambé durant la crise sanitaire du COVID et s’élève à près de 3.000 milliards d’euros.
Si la réforme des retraites est destinée à effectuer des économies, l’agence Fitch a abaissé fin avril la note de crédit de la France à « AA-« , estimant notamment que le contexte politique et social représentait un risque pour le programme de réforme d’Emmanuel Macron.
« PAS UN OBJECTIF, MAIS UNE LIMITE »
Ces dernières semaines, le ministre de l’Economie et des Finances s’est activé pour convaincre S&P Global de ne pas faire de même, alors que l’agence doit mettre à jour son avis sur la France ce vendredi.
Bruno Le Maire a déclaré mercredi sur France Inter que, « contrairement à ce que disait l’agence Fitch, nous faisons des réformes, nous arrivons à les faire passer, à les appliquer – réforme de l’assurance chômage, réforme des retraites… ».
Le ministre a indiqué qu’il détaillerait ce mois-ci un plan de maîtrise des dépenses, après avoir demandé à tous les ministères de revoir leurs dépenses à la baisse, à hauteur de 5% de leurs budgets.
Paris risque sinon de manquer à la promesse faite à ses partenaires européens de ramener d’ici 2027 le déficit de la France sous la limite de 3% du produit intérieur brut (PIB) fixée par l’Union européenne, contre un déficit public de 4,9% du PIB cette année.
Certains économistes estiment toutefois que l’objectif manque d’ambition.
« Ce qui m’inquiète beaucoup c’est que la France a l’air d’être le seul pays qui n’a pas compris que 3% n’est pas un objectif mais une limite à ne surtout pas dépasser », a dit Philippe Gudin, économiste chez Barclays et ancien haut fonctionnaire du Trésor français.
La charge de la dette totale de l’Etat devrait augmenter dans les prochaines années et passer de 41 milliards d’euros en 2023 à plus de 71 milliards d’euros en 2027, selon les estimations de Bercy – soit davantage que le budget actuel de l’Education nationale ou de la Défense.
« Toute la politique que nous menons depuis six ans est faite pour nos compatriotes. Elle donne des résultats: croissance, emploi, réindustrialisation. On ne le fait pas pour les agences de notation », a dit Bruno Le Maire.
(Reportage Leigh Thomas; version française Camille Raynaud, édité par Jean Terzian)
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