Macron appelle à lutter « en francophones » contre la haine en ligne
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VILLERS-COTTERÊT, Aisne (Reuters) – Emmanuel Macron a invité vendredi les quelque 330 millions de francophones du monde à promouvoir la lutte contre la haine en ligne, appelant les géants du numérique à créer un espace de modération en langue française.
Dans un discours prononcé à l’occasion du XIXe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) au château de Villers-Cotterêt (Aisne), le président a souligné les « valeurs » qui unissent les personnes de langue française.
Il a appelé à un « bâtir un ordre numérique protégeant les citoyens », à lutter contre « la désinformation, la propagation de la haine en ligne » et « les discours de haine, racistes et antisémites ».
L' »appel de Villers-Cotterêt » s’adresse « aux grands acteurs du numérique pour bâtir un espace plus sûr et plus divers pour avoir un espace de modération en langue française », a dit le président, qui a aussi invité à penser « en francophones » les innovations de l’Intelligence artificielle.
Le français « est une langue de résistance, de combat, parfois de contrebande, toujours d’invention et de réinvention », a dit Emmanuel Macron, évoquant aussi une « confrérie sans exclusivité qui n’aspire qu’à partager ses valeurs. »
A sa suite, Kamel Madouri, chef du gouvernement de la Tunisie, qui assure la présidence tournante de l’OIF, a demandé que le sommet soit l’occasion d’un appel au cessez-le-feu au Proche-Orient.
ABSENTS
La Francophonie « n’est pas la Françafrique » ni une entité en concurrence avec la langue anglaise mais « une organisation multilatérale qui a su s’adapter à son temps », a déclaré pour sa part la secrétaire générale de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.
La France organise le sommet de l’OIF pour la première fois depuis 33 ans, au Grand Palais à Paris et à la Cité internationale de la langue française inaugurée l’an dernier à Villers-Cotterêt.
Avec plus de 320 millions de locuteurs, le français est la cinquième langue la plus parlée au monde et le nombre de personnes qui l’utilisent devrait doubler dans les prochaines décennies selon les projections notamment basées sur la démographie en Afrique.
Ce XIXe sommet doit être l’occasion d’accueillir de nouveaux membres au sein de l’OIF, qui rassemble 88 pays et régions, du Canada à Haïti en passant par la République démocratique du Congo.
Beaucoup de dirigeants manquaient toutefois à l’appel lors de la cérémonie d’ouverture, où l’on remarquait l’absence des chefs d’Etat du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Togo, du Maroc et du Sénégal.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont été suspendus de l’organisation après des coups d’Etat militaires en 2023.
« Nous aimerions que ces trois pays reviennent », a dit Louise Mushikiwabo.
Basée à Paris, l’OIF a notamment pour mission de promouvoir la « langue française et la diversité culturelle et linguistique » ainsi que « la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ».
(Sonia Rolley à Villers-Cotterêt et Elizabeth Pineau à Paris, édité par Blandine Hénault)
