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Le sommet de Berlin sur la Libye s’ouvre sans grandes illusions

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Les deux camps opposés en Libye et leurs soutiens étrangers ont entamé dimanche à Berlin une conférence destinée à trouver des solutions pour sortir du conflit, qui s’est amplifié autour de la capitale Tripoli, a fait 140.000 déplacés et réduit de moitié la production de pétrole du pays.

L’Allemagne, hôte du sommet, et les Nations unies espèrent convaincre la Russie, la Turquie, les Emirats arabes unis et l’Egypte de pousser les belligérants à accepter une trêve durable à Tripoli, où le gouvernement dit d’entente nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale est attaqué par les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est.

« Nous appelons toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour une suspension durable des hostilités, une désescalade et un cessez-le-feu permanent », peut-on lire dans le projet de communiqué final de la réunion, communiqué par avance à Reuters.

Les diplomates redoutent cependant que cette accalmie sur le front ne soit mise à profit par les belligérants pour se réarmer. « Les deux parties et leurs soutiens ne sont pas prêts à déposer les armes », constate un diplomate occidental.

Une nouvelle fois, la figure centrale de cette conférence d’une journée sera le maréchal Haftar, dont les troupes de l’Armée nationale (ANL) ont lancé en avril dernier une offensive sur la capitale.

Les puissances occidentales entendent faire pression sur Khalifa Haftar pour qu’il respecte une trêve, alors que l’ANL et le GNA s’accusent mutuellement de violer un cessez-le-feu entré en vigueur il y a une semaine à l’initiative de la Russie et la Turquie.

Haftar a refusé lundi de signer un texte négocié à Moscou pour entériner cette trêve, au contraire du chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Fayez al Sarraj.

ATTENTES « MODÉRÉES »

Selon le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui a rencontré dans la semaine Khalifa Haftar dans sa base en périphérie de Benghazi, l’ancien général du régime de Mouammar Kadhafi s’est dit prêt à « contribuer au succès de la conférence » de Berlin.

Mais la décision, vendredi, de chefs tribaux fidèles à Haftar d’ordonner la fermeture de tous les terminaux pétroliers du centre et de l’est du pays, n’est pas de nature à apaiser la situation.

Cette décision devrait provoquer une perte de production de 800.000 barils par jour (bpj) pour l’ensemble de la Libye, soit plus de la moitié de la production nationale, et va grandement affecter Tripoli, qui dépend le plus des revenus pétroliers.

Le projet de communiqué de Berlin appelle toutes les parties à reconnaître la compagnie pétrolière publique libyenne NOC comme la seule entité autorisée à vendre le pétrole libyen et les exhorte à éviter de s’en prendre aux infrastructures pétrolières, vitales pour l’économie du pays.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est coupée en deux, entre le gouvernement Sarraj basé à Tripoli et un gouvernement parallèle dans l’est du pays soutenu par Haftar.

La lutte d’influence à laquelle se livrent les acteurs régionaux en Libye suscite l’inquiétude de l’Union européenne, qui a condamné la semaine dernière la volonté de la Turquie d’envoyer des troupes dans le pays.

Un représentant de l’Onu a dit samedi que près de 2.000 combattants ayant pris part à la guerre en Syrie aux côtés de la Turquie avaient rallié Tripoli afin de défendre la capitale libyenne.

« Il s’agit d’un conflit régional qui s’étend, et cela ressemble de plus en plus à la Syrie – c’est la raison pour laquelle l’ensemble de la communauté internationale se réunit en Allemagne », a déclaré un haut responsable du département d’Etat américain. S’exprimant devant les journalistes accompagnant à Berlin le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, il a ajouté que les attentes étaient toutefois « modérées ».

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