Le britannique Revolut valorisé à 33 milliards de dollars après une levée de fonds
par Lawrence White
LONDRES, (Reuters) – Revolut, le groupe britannique de technologie financière, a levé environ 800 millions de dollars (676 millions d’euros) lors d’une nouvelle levée de fond menée par Vision Fund II, le fonds du conglomérat japonais SoftBank et Tiger Global Management, ce qui porte sa valorisation à environ 33 milliards de dollars (28 milliards d’euros).
Revolut avait été valorisé à 5,5 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) lors d’une première levée de fond de 500 millions d’euros organisée en février 2020. Plusieurs médias avaient rapporté que le groupe britannique visait une valorisation d’environ 20 milliards de dollars dès juin.
Fondée en 2015 par le développeur Vladyslav Yatsenko et par Nik Storonsky, un ancien trader de Crédit Suisse, Revolut propose des services financiers – changes, négociations d’actions, cryptomonnaies – à un tarif beaucoup plus faible que les banques traditionnelles.
Le groupe n’a cependant pas encore réussi à traduire cette croissance rapide en rentabilité, ses pertes annuelles ayant doublé au cours du dernier exercice financier en raison d’investissements dans le contrôle des risques. Ces dernières années, Revolut a accéléré son expansion internationale, en s’implantant notamment aux États-Unis, en Australie et au Japon.
Cet argent frais servira principalement à financer le développement de nouveaux produits et les stratégies marketing dans les pays où Revolut se développe, en particulier les États-Unis et l’Inde, a déclaré Mikko Salovaara, le directeur financier du groupe.
La levée de fonds n’affectera pas le calendrier d’une éventuelle cotation de Revolut, a-t-il ajouté.
« Nous pensons qu’à terme, nous serons une société cotée, mais nous n’avons aucun projet immédiat de cotation en bourse », a-t-il précisé.
La levée de fond a été soutenue par le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, qui souhaite développer le secteur des technologies financières afin de contribuer à ce que le secteur financier reste compétitif après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Cette opération fait de Revolut la plus importante « fintech » de Grande-Bretagne.
(Reportage Lawrence White, version française Laura Marchioro, édité par Jean-Michel Bélot)