France: Ultime salve de concertations sur la réforme des retraites
par Caroline Pailliez
PARIS (Reuters) – La Première ministre, Elisabeth Borne, a lancé mardi une dernière série de concertations avec les partenaires sociaux et des cadres de la droite avant de finaliser la réforme hautement sensible des retraites, qui prévoit le report de l’âge légal de départ.
Cette réforme, qui a pour ambition de rééquilibrer les finances du régime des retraites sur le long terme en allongeant la durée du travail, doit être dévoilée mardi 10 janvier.
Elle sera ensuite présentée en conseil des ministres le 23 janvier puis examinée à l’Assemblée nationale début février pour une entrée en vigueur avant « la fin de cet été », a déclaré Elisabeth Borne dans un entretien sur franceinfo.
A une semaine de l’échéance, les questions les plus sensibles ne sont pas encore complètement tranchées, a assuré la Première ministre, rappelant que « les discussions continuent ».
Pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, le premier à être reçu par la Première ministre mardi, cette ultime réunion n’aura pas permis d’obtenir « d’éclaircissements » ni « d’arbitrages », mais lui aura donné l’occasion de répéter ses lignes rouges.
« S’il y a un report de l’âge légal de départ en retraite qui est annoncé à 65 ou 64 ans, la CFDT fera ce que nous disons depuis le début, c’est-à-dire : nous nous opposerons à cette réforme, notamment en appelant les salariés à se mobiliser », a-t-il déclaré à l’issue de la réunion.
Même tonalité du côté de la CFE-CGC. En cas de mouvement unitaire contre la réforme, « on sera dedans », a dit son président François Hommeril.
LES RÉPUBLICAINS COURTISÉS
Outre les représentants des organisations patronales et syndicales, reçus un à un mardi et mercredi à Matignon, Elisabeth Borne s’entretiendra avec des responsables de la majorité, dont le président du MoDem, François Bayrou.
Sont également prévus des échanges téléphoniques avec le président nouvellement élu du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, et son collègue au Sénat, Bruno Retailleau, fait savoir l’entourage de la Première ministre.
Le soutien espéré du Sénat, majoritairement à droite, et de la soixantaine de députés LR pourrait en effet aider le gouvernement à faire passer sa réforme rejetée par la gauche et les syndicats, qui promettent une mobilisation unitaire d’ampleur.
Elisabeth Borne pourrait également s’entretenir avec des membres du groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte une vingtaine de députés à l’Assemblée nationale.
« La Première ministre veut aller au bout des choses, elle reste déterminée à mener à bien cette réforme avec le souci que les choses soient claires et soient dites », affirme un membre de son entourage.
Dans tous les cas, les derniers arbitrages seront pris en fin de semaine avec le président de la République, précise-t-on à Matignon.
LES 65 ANS, PAS UN « TOTEM »
Pour l’heure, la mesure qui cristallise les oppositions, l’hypothèse d’un report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, est toujours sur la table. Mais ce n’est pas « un totem », a assuré la Première ministre sur franceinfo.
« Il y a d’autres solutions qui peuvent permettre aussi d’atteindre l’équilibre de notre système de retraites à l’horizon 2030. Sur tous ces sujets, on continue à discuter », a-t-elle ajouté.
Les Républicains n’ont pas encore affiché de position commune sur cette question sensible, qui divise en interne.
La majorité sénatoriale souhaite un report de l’âge légal à 64 ans, assorti d’une accélération de la réforme de 2014 dite « Touraine » qui prévoit une augmentation de la durée de cotisation à 43 ans. Olivier Marleix préfère quant à lui un report à 63 ans d’ici la fin du quinquennat.
L’exécutif tente par ailleurs de se rapprocher de la CFDT. Le président de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, Sacha Houlié, proche d’Emmanuel Macron, doit rencontrer le secrétaire général de la centrale Laurent Berger mercredi après-midi, selon l’agenda du syndicaliste.
Elisabeth Borne a d’ailleurs déjà fait un geste mardi à l’égard des syndicats en annonçant la suppression d’un projet de décret très décrié qui réduisait de 40% la durée des indemnisations chômage si le taux de chômage passait sous la barre des 6%.
« C’est l’illustration que c’était du bricolage, (…) c’est l’illustration qu’on peut les faire reculer », a commenté Laurent Berger.
Les organisations syndicales, qui comptent faire front commun sur ce dossier, sont convenues de se réunir en fin de journée le 10 janvier, juste après la présentation officielle de la réforme, pour annoncer les dates d’éventuelles mobilisations.
La France insoumise a déjà promis d’être au rendez-vous des manifestations, à commencer par celle du 21 janvier, à l’appel d’organisations de jeunesse.
(Rédigé par Blandine Hénault et Caroline Pailliez, avec Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)
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