France/Nanterre: Emmanuel Macron fait part de son émotion après la mort Nahel Merzouk
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – Le président français, Emmanuel Macron, a fait part mercredi de son émotion après la mort d’un adolescent abattu par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) et a appelé « au calme » après les échauffourées qui se sont produites dans la nuit en plusieurs endroits de la région parisienne.
« Je veux ici dire l’émotion de la nation tout entière après la mort du jeune Nahel. Un adolescent a été tué et c’est inexcusable. La justice a été immédiatement saisie, je souhaite qu’elle fasse son travail avec célérité et dans le calme », a déclaré le chef de l’Etat en déplacement à Marseille (Bouches-du-Rhône).
La Première ministre, Elisabeth Borne, a également fait part de son émotion lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat et pointé une intervention « manifestement pas conforme ».
« Les images choquantes diffusées hier montrent une intervention qui ne me semble manifestement pas conforme aux règles d’engagement de nos forces de l’ordre », a déclaré la cheffe du gouvernement.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et authentifiée par Reuters montre deux policiers se tenant près d’une voiture à l’arrêt, côté conducteur. L’un des deux met en joue le conducteur et ouvre le feu lorsque ce dernier tente de démarrer.
L’avocat de la famille de la victime, Yassine Bouzrou, a dénoncé auprès de Reuters un tir non réglementaire.
« Vous avez une vidéo qui est très claire : un policier a abattu un jeune homme de 17 ans, on voit que ce tir n’est pas réglementaire », a déclaré l’avocat.
« Il faudrait que le procureur de la République décide d’appliquer la loi au regard des faits extrêmement graves et ouvre une information judiciaire », a-t-il ajouté.
MARCHE BLANCHE
La mort de Nahel, et la violence des images relayées par les réseaux sociaux, ont provoqué des affrontements dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villes des Hauts-de-Seine et dans d’autres communes de la région parisienne et en province.
Evoquant des « violences urbaines », Gérald Darmanin a indiqué que les affrontements avaient conduit à l’interpellation de 31 personnes ainsi qu’à l’incendie d’une quarantaine de véhicules et d’une mairie annexe à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Le ministre a annoncé la mobilisation de 2.000 fonctionnaires de police en prévision de la nuit de mercredi à jeudi.
La famille du jeune homme a quant à elle appelé à une marche blanche, jeudi à 14 heures à Nanterre.
« Aujourd’hui, il y a un choc, un deuil, une colère. C’est à la justice d’y répondre », a déclaré mercredi Elisabeth Borne.
Ces propos s’inscrivent dans le sillage de ceux de Gérald Darmanin, qui a demandé à ce que toute la vérité soit faite « le plus rapidement possible ».
La Défenseure des droits, Claire Hédon, a confirmé auprès de Reuters s’être saisie d’office de l’affaire.
« J’AI MAL À MA FRANCE »
Réagissant sur Twitter, l’ancien candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a déploré ce nouveau décès survenu lors d’un contrôle routier et dénoncé « une police incontrôlée par le pouvoir » qui doit selon lui « être entièrement refondée ».
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a regretté « la mort d’un homme » tout en refusant de condamner en bloc la police nationale qui fait selon lui face à des comportements de plus en plus violents.
« Il y a chaque année en France plus de 25.000 refus d’obtempérer et les forces de police (…) font face tous les jours à une pression de plus en plus forte et notamment en banlieue parisienne où ils sont devenus des cibles. »
Les réactions à la mort de l’adolescent ne se limitent pas à la sphère politique puisque plusieurs sportifs de haut niveau l’ont eux aussi commentée, à commencer par l’attaquant de l’équipe de France de football Kylian Mbappé qui a regretté une « situation inacceptable ».
« J’ai mal à ma France (…). Toutes mes pensées vont pour la famille et les proches de Naël (sic) », a-t-il écrit sur Twitter.
(Rédigé par Nicolas Delame et Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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