EDF renonce à convertir sa centrale au charbon de Cordemais
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PARIS (Reuters) – EDF a renoncé à mettre en oeuvre un projet de conversion de sa centrale au charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) en raison notamment d’un manque de rentabilité, selon un courrier de son PDG Jean-Bernard Lévy adressé à la CGT.
Emmanuel Macron s’était engagé à fermer les quatre dernières centrales françaises fonctionnant au charbon avant la fin du son quinquennat, mais la programmation pluriannuelle de l’énergie adoptée en 2020 a permis de poursuivre l’exploitation de celle de Cordemais au-delà de 2022 pour des questions de sécurité d’approvisionnement.
Alors que le projet Ecocombust – défendu avec force par les syndicats – prévoyait d’utiliser en partie des granulés de bois pour faire tourner la centrale, son abandon implique que Cordemais continuera à brûler du charbon mais que son exploitation à pleine puissance sera limitée à environ 750 heures par an.
Jean-Bernard Lévy explique dans son courrier à la CGT que deux raisons ont conduit la groupe à mettre un terme à Ecocombust : un coût qui ne permettra pas de garantir « un prix du produit attractif par rapport au marché actuel » et le départ du projet de Suez, annoncé en avril, qui aurait entraîné un retard dans la date de mise en service industrielle à 2024.
« Plus récemment, l’envolée des prix des matières premières en cette période de crise sanitaire a encore alourdi le coût d’investissement global », ajoute le PDG dans son courrier, que Reuters a pu consulter.
Jean-Bernard Lévy souligne dans le même temps que l’abandon d’Ecocombust « ne remet aucunement en question » l’exploitation de la centrale au-delà de 2022, d’autant que le gestionnaire des lignes à haute tension française RTE en a confirmé le besoin jusqu’en 2024, voire 2026.
Il évoque aussi la possibilité qu’EDF mette en place à Cordemais un démonstrateur industriel dans le cadre de ses travaux sur un parc « thermique décarboné ».
EDF n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire.
Selon les chiffres du ministère de la Transition écologique, la centrale de Cordemais emploie 355 salariés et représente 390 emplois indirects. Alors qu’EDF a arrêté en mars la production de sa dernière autre centrale au charbon en France, au Havre (Seine-Maritime), les fermetures définitives de celles de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle), exploitées par GazelEnergie, sont prévues d’ici au printemps 2022.
(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Jean-Michel Bélot)
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