Bardella (RN) plaide pour la non-censure du gouvernement
PARIS (Reuters) – Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a plaidé mardi pour que son parti ne censure pas le gouvernement de François Bayrou afin d’épargner à la France une période d' »incertitude » malgré un budget « extrêmement mauvais ».
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
Jordan Bardella a confirmé sur CNews que le parti de Marine Le Pen, qui compte 124 députés, annoncerait sa position vis-à-vis des deux motions de censure déposées par La France insoumise (LFI) à l’issue d’une réunion de groupe mercredi, à l’approche de leur examen dans l’hémicycle.
« Si on est tout à fait honnête, mathématiquement, le gouvernement ne peut pas tomber », a estimé le président du RN après la décision du Parti socialiste (PS) de ne pas voter la censure.
« La question qu’il faut se poser, c’est, est-ce que (…) les Français tireraient bénéfice d’une nouvelle censure ? » a-t-il poursuivi. « Je pense que dans la période dans laquelle nous sommes, les Français ne tireraient pas profit d’une nouvelle forme d’instabilité qui pourrait avoir des conséquences fortes pour l’économie. »
LFI a annoncé lundi le dépôt de deux motions de censure dans la foulée du recours par François Bayrou à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le budget de l’Etat et la première partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Dans une interview publiée mardi par Libération, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, justifie ce choix en jugeant préférable un « budget de droite » au risque d’instabilité.
Aux accusations de Jean-Luc Mélenchon estimant que l’alliance du Nouveau Front populaire s’est « réduit d’un parti », Olivier Faure répond que le PS demeure fidèle au NFP et reste dans l’opposition.
« Mais je ne suis pas disposé à me plier à une stratégie de blocage institutionnel dont le seul objet est de conduire à une présidentielle anticipée sous la menace d’une victoire de l’extrême droite », réaffirme-t-il à l’adresse de LFI.
De son côté, le Premier ministre se projette déjà dans l’après.
Interrogé lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale mardi sur les réformes structurelles qu’il compte entreprendre dans les semaines à venir, François Bayrou a promis de conduire un « travail en profondeur sur l’action de l’Etat ».
« (…) il y a un immense travail à accomplir pour retrouver le climat de confiance (qui) ne sera pas retrouvé si nous ne sommes pas capables (…) de proposer une stratégie sur ces très grands sujets (…) de l’Education nationale à la Santé en passant, et je commencerai par cela, par la réforme de l’Etat », a-t-il dit.
À cet effet, le chef du gouvernement entend, « dès le lendemain de l’adoption du budget », demander aux ministres de « lancer une analyse en profondeur qui partira non pas des moyens, comme on le fait habituellement, mais des missions de l’Etat ».
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer, avec Bertrand Boucey, édité par Zhifan Liu)