Au Liban, Macron appelle à « accélérer » le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah
BEYROUTH (Reuters) – Emmanuel Macron, qui a salué vendredi à Beyrouth l’avènement d' »un nouveau chemin » pour le Liban, a appelé à « accélérer » la mise en oeuvre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah avec un « retrait total » des forces israéliennes.
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le nouveau président libanais Joseph Aoun, le président français a annoncé en outre annoncé l’organisation prochaine à Paris d’une conférence internationale pour la reconstruction du Liban.
« Des résultats ont été obtenus (…) mais ils doivent s’accélérer, se confirmer dans la durée. Il faut un retrait total des forces israéliennes, un monopole total de l’armée libanaise sur les armes », a-t-il souligné.
Ce projet d’un monopole total « est le seul pour éviter que des désordres bien connus ne réapparaissent », a-t-il estimé.
« Le mécanisme de surveillance, a-t-il poursuivi, doit permettre une application stricte des engagements pris par les autorités israéliennes et libanaises dans le cadre de l’accord et dans les délais prévus. »
L’accord conclu le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, après plus d’un an de conflit, prévoit théoriquement une période de transition de 60 jours au cours de laquelle les troupes israéliennes devront se retirer du Liban. Les forces du Hezbollah sont appelées pour leur part à se retirer au nord du Litani, à une vingtaine de kilomètres de la frontière.
L’armée libanaise se redéploiera progressivement au Sud-Liban pour porter son effectif à quelque 6.000 hommes. En parallèle, les quelque 10.000 casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) se repositionneront le long de la « ligne bleue » et verront leurs rangs renforcés.
« DANS QUELQUES SEMAINES »
« Dès que le président viendra à Paris, dans quelques semaines, nous organiserons autour de lui une conférence internationale pour la reconstruction afin de mobiliser des financements à cette fin », a déclaré Emmanuel Macron au côté de Joseph Aoun.
Emmanuel Macron effectuait au Liban son premier déplacement depuis 2020.
Les efforts déployés par la France, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont mené à l’élection d’un nouveau président, Joseph Aoun, et d’un nouveau Premier ministre, Nawaf Salam.
Des responsables français ont fait part de leur optimisme quant à la possibilité de voir l’Arabie saoudite apporter des financements et des équipements pour renforcer les Forces armées libanaises.
Le Liban et la France sont des alliés historiques, mais les relations qu’ils entretiennent sont devenues plus compliquées ces dernières années.
Le chef de l’Etat avait tenté, en vain, de convaincre les autorités libanaises de mettre en oeuvre des réformes après l’explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth.
« (Emmanuel) Macron tente de rebondir dans un dossier qu’il suit avec beaucoup d’attention, mais dans lequel il s’est empêtré », estime un diplomate libanais.
(John Irish et Elizabeth Pineau à Paris; version française Camille Raynaud et Sophie Louet, édité par)