Au Cameroun, Macron appelle à répondre à « l’urgence alimentaire »
par Amindeh Blaise Atabong
YAOUNDE (Reuters) – Emmanuel Macron a de nouveau appelé mardi à Yaoundé à aider l’Afrique à répondre à « l’urgence alimentaire » face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Le président français est arrivé lundi soir au Cameroun, première étape d’une tournée de quatre jours en Afrique centrale destinée selon l’Elysée à réaffirmer la « priorité politique » accordée au renouvellement des relations entre Paris et le continent africain pour ce second quinquennat.
« Je veux que la France (…) soit au rendez-vous pour soutenir le développement d’une agriculture durable et résiliente », a-t-il déclaré lors d’un discours devant la communauté française, avant un entretien avec le président Paul Biya.
« De manière très claire, la crise que nous vivons est une manière d’accélérer cela. On est attaqués, tous, par certains qui expliquent que les sanctions européennes seraient la cause de la crise alimentaire mondiale, dont africaine : ‘Carabistouille’ comme dirait l’autre. C’est totalement faux », a-t-il lancé à l’adresse implicite de la Russie.
« L’alimentation comme l’énergie sont devenues des armes de guerre russes. Par contre, ça nous met tous devant nos responsabilités, nous devons aider le continent africain à produire davantage pour lui-même », a insisté Emmanuel Macron.
« On veut répondre à l’urgence alimentaire, renforcer la résilience des systèmes agricoles et aider à produire davantage par de la formation, un partenariat public-privé, (…) permettre d’avoir des engrais et des fertiliseurs en plus grande quantité sur le sol africain, et réduire les dépendances », a-t-il ajouté.
RENCONTRE AVEC BIYA, ET NOAH
La France a lancé en mars dernier l’initiative FARM (Food and Agriculture Resilience Mission), en lien avec l’Union africaine, afin notamment de favoriser une « action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production lorsque cela est possible et sans compromettre les objectifs de durabilité ».
Avant le conflit déclenché par l’invasion russe du 24 février, l’Ukraine représentait 10% des échanges mondiaux de blé tendre. Pour 2022, les experts prévoient une baisse du rendement blé de 20% par rapport à la moyenne et une baisse de 30% des surfaces en maïs. Une situation qui frappe particulièrement le continent africain, très dépendant des importations céréalières.
FARM vise à « garantir un accès de tous, en particulier les plus vulnérables » aux stocks agricoles.
Une réunion sur la sécurité alimentaire était prévue dans l’après-midi, avant une visite d’Emmanuel Macron au Village Noah, dans la banlieue de Yaoundé, où l’ancien tennisman passe désormais six mois de l’année.
A Yaoundé, capitale de la première économie d’Afrique centrale, l’objectif du chef de l’Etat français est de resserrer des liens économiques et politiques.
Son entretien avec le président Paul Biya, 89 ans, au pouvoir depuis près de 40 ans et dont la santé chancelante alimente les spéculations sur sa succession, sera particulièrement scruté.
Emmanuel Macron avait en effet suscité la colère des autorités camerounaises en 2020. Interpellé par un militant camerounais sur la situation dans les régions anglophones du pays, où les autorités camerounaises combattent une insurrection séparatiste, le président français avait promis de mettre le « maximum de pression » sur Paul Biya pour faire cesser les violations des droits de l’homme, ce qui avait tendu les relations entre les deux pays.
Le déplacement du président français en Afrique – il est attendu ensuite au Bénin et en Guinée-Bissau – coïncide avec une tournée africaine (Egypte, RDC, Ouganda, Ethiopie) du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, tandis que l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corne de l’Afrique est de son côté en visite en Egypte et en Ethiopie cette semaine.
(Rédigé par Myriam Rivet et Sophie Louet, avec la contribution d’Elizabeth Pineau, édité par Bertrand Boucey)
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