Wall Street attendue dans le désordre, l’Europe dans le rouge après la Fed
par Claude Chendjou
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en ordre dispersé jeudi et les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance sur fond de regain de tensions dans le compartiment obligataire alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a révisé à la baisse ses projections du rythme de réduction de taux pour cette année.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,32% pour le Dow Jones, une hausse de 0,02% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,49% pour le Nasdaq au lendemain d’une séance déjà en ordre dispersé.
À Paris, le CAC 40 abandonne 1,18% à 7.771,95 points vers 10h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,05% et à Londres, le FTSE recule 0,48%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 décline de 0,72%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,99% et le Stoxx 600 de 0,81%.
La baisse jeudi en Europe s’explique par des prises de bénéfices alors que le Stoxx 600 a pris la veille environ 1% et un léger stress sur les rendements obligataires souverains, tandis que le message de la Fed est diversement interprété.
La banque centrale américaine a indiqué mercredi soir ne plus prévoir qu’une seule réduction de taux pour cette année, vraisemblablement en décembre, mais elle a noté de « nouveaux progrès modestes » vers l’objectif d’inflation de 2%, une formulation traduisant une amélioration par rapport au communiqué du 1er mai.
« La Fed affirme que le dernier kilomètre pour atteindre une inflation de 2% sera plus long, mais le marché croit toujours en une croissance satisfaisante et des perspectives d’emploi qui permettront un atterrissage en douceur (de l’économie) », commente Saurabh Sud, gestionnaire de portefeuille chez T. Rowe Price. L’hypothèse d’un « soft landing » aux Etats-Unis a été l’un des moteurs majeurs du rallye des actions ces derniers mois.
La publication à 12h30 GMT des chiffres mensuels des prix à la production aux Etats-Unis pourrait apporter au marché de nouveaux indices pour la trajectoire de l’inflation.
En zone euro, le risque politiqué né du séisme en France provoqué par les élections européennes est toujours présent.
« La situation politique ne favorise pas l’appétit pour les actions européennes, tandis que l’incertitude pousse les rendements européens à la hausse et contribue à un écartement du spread », note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
La plupart des secteurs du Stoxx 600 sont ainsi dans le rouge, en particulier celui de l’immobilier (-1,01%), sensible aux fluctuations sur les taux.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Stellantis recule de 2,31% malgré l’annonce par le constructeur d’un versement de dividendes d’au moins 7,7 milliards d’euros et des rachats d’actions en 2024. Selon des traders, le marché est déçu par le maintien des prévisions financières du groupe. L’indice européen de l’automobile cède 2,19%, l’une des plus fortes baisses sectorielles.
Atos prend 2,44% dans une séance volatile alors que le groupe a dit jeudi avoir engagé des discussions sur la proposition de restructuration financière soumise par le consortium OnePoint.
Lufthansa, placé sous surveillance négative par JPMorgan, chute de 5,34% après la mise en garde de l’intermédiaire sur une baisse des prix au deuxième trimestre sur les vols long-courriers.
BT gagne 3,09% à la faveur d’une prise de participation de 3,16% du magnat mexicain Carlos Slim au capital du groupe télécoms britannique.
Wise plonge de 16,65%, en queue du Stoxx 600, le groupe britannique de transfert d’argent ayant annoncé anticiper un ralentissement de la croissance son chiffre d’affaires pour son nouvel exercice fiscal annuel.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend 1,5 point de base (pdb), à 4,3082%, après un recul de huit points mercredi.
Celui du Bund allemand de même échéance avance de 1,7 pdb, à 2,549%, tandis que l’OAT française s’affiche à 3,1811%, en hausse de 2,7 pdb. Le spread entre ces deux obligations grimpe à 63,03 pdb, contre environ 50 points avant les résultats des européennes.
CHANGES
Le dollar augmente légèrement jeudi, récupérant une partie des pertes de la veille après les annonces de la Fed. Le billet vert prend 0,10% face à un panier de devises de référence.
L’euro cède 0,05%, à 1,0802 dollar, après une poussée mercredi à la suite de la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui ont montré une stagnation inattendue en mai.
La monnaie européenne fait face à une intense volatilité depuis le début de la semaine, alimentée par l’incertitude politique en France avec la tenue d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule, victime de la perspective d’un report en fin d’année de la baisse des taux directeurs aux Etats-Unis. La hausse plus forte que prévu des stocks de brut la semaine dernière pèse également sur les cours.
Le Brent reflue de 0,92% à 81,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 1,02% à 77,70 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)