Thyssenkrupp: La vente de la division acier compromise par une crise de direction
FRANCFORT/DUSSELDORF (Reuters) – La vente de la division acier de Thyssenkrupp est menacée à la suite d’une crise de direction au sein de l’unité, a déclaré vendredi le président du comité d’entreprise du conglomérat allemand.
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Thyssenkrupp Steel Europe (TKSE) a annoncé jeudi la démission de son président et de son directeur général en raison d’un conflit sur l’orientation future de la division avec la maison mère.
Le différend se concentre sur deux interrogations : l’ampleur de la restructuration et l’investissement nécessaire, alors qu’une vente partielle au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est déjà prévue.
« L’incertitude parmi les travailleurs est à son maximum. Les craintes concernant l’avenir des employés et de l’entreprise sont perceptibles partout », a déclaré Tekin Nasikkol, qui siège également au conseil de surveillance de Thyssenkrupp, composé de 20 membres.
Miguel Lopez, directeur général de Thyssenkrupp, chargé de conclure la vente de TKSE, a considéré qu’un plan présenté au début du mois et approuvé par les cabinets de conseil Roland Berger et McKinsey n’allait pas assez loin.
« Miguel Lopez va maintenant mettre en œuvre cette stratégie de manière encore plus rapide et cohérente. C’est le message clair de l’évolution d’hier », a déclaré Marc Tuengler de DSW, un lobby qui représente les actionnaires privés de Thyssenkrupp.
Le ministre de l’Économie, Robert Habeck, a encouragé toutes les parties prenantes de mettre de côté leurs différends, en veillant sur le futur de l’entreprise.
Daniel Kretinsky a récemment acquis une participation de 20% dans TKSE et il existe des inquiétudes concernant les conséquences de la crise actuelle sur les négociations en cours pour l’achat de 30% supplémentaires à Thyssenkrupp, selon des personnes au fait du dossier.
« On peut supposer que les discussions avec Daniel Kretinsky au sujet d’une coentreprise à parts égales s’accélèrent maintenant », a précisé Marc Tuengler.
EPCG, le véhicule d’investissement de Daniel Kretinsky, s’est refusé à tout commentaire.
La fondation Alfried Krupp von Bohlen und Halbach, principal actionnaire de Thyssenkrupp avec une participation de 21%, s’est également refusée à tout commentaire.
Les représentants syndicaux au conseil de surveillance de Thyssenkrupp ont demandé une réunion extraordinaire du conseil pour discuter de la crise actuelle, a déclaré un porte-parole du syndicat IG Metall.
(Reportage Christoph Steitz et Tom Kaeckenhoff ; avec la contribution de Ludwig Burger, version française Mara Vîlcu, édité par Augustin Turpin)