Stellantis suspend ses objectifs 2025 à cause des droits de douane
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PARIS/MILAN (Reuters) -Stellantis a annoncé mercredi suspendre ses objectifs de redressement financier pour 2025 en raison des incertitudes liées aux droits de douane américains, après un premier trimestre marqué par une baisse de 14% de son chiffre d’affaires.
Le constructeur automobile né de la fusion entre PSA et FCA, qui note un début de redressement commercial appelé à devenir plus visible à partir du deuxième trimestre, entend cependant jouer la prudence « en raison de l’évolution des tarifs douaniers, ainsi que de la difficulté à en prévoir les impacts potentiels sur le marché et le paysage concurrentiel ».
General Motors, mardi, et Mercedes-Benz, mercredi, ont fait de même.
« Bien que les résultats du premier trimestre 2025 soient inférieurs à ceux de l’année précédente, d’autres indicateurs clés de performance reflètent les premiers progrès de notre offensive de redressement commercial », a déclaré le directeur financier Doug Ostermann, cité dans un communiqué. « L’Amérique du Nord n’en est qu’à ses débuts, avec une amélioration des prises de commandes dans la vente au détail, tandis que nous constatons une amélioration séquentielle de la part de marché » en Europe.
Au premier trimestre, le chiffre d’affaires net du groupe aux 14 marques est ressorti à 35,8 milliards d’euros, contre 35,4 milliards attendus par les analystes selon un consensus Reuters.
« Difficile de trouver des indicateurs positifs », commente Philippe Houchois, analyste chez Jefferies, dans une note.
L’action Stellantis a malgré tout ouvert en hausse à Milan après la publication, remontant de ses plus bas dans le sillage de l’annonce la veille au soir d’un allègement des droits de douane américains.
CITROEN C3, JEEP ET RAM
Stellantis a connu en 2024 une année noire marquée par une dégradation de sa performance financière et de ses ventes, par le départ brutal de son directeur général Carlos Tavares et par une chute de son cours de Bourse.
Le groupe, qui prévoit toujours d’achever au premier semestre le processus de nomination d’un nouveau directeur général permanent, tablait jusqu’ici sur un rebond de sa performance en 2025, avec un retour d’une croissance positive de son chiffre d’affaires, un free cash flow industriel positif et une marge opérationnelle courante à un chiffre. Celle-ci a été divisée par deux l’an dernier à 5,5% alors qu’il affichait jusqu’ici une rentabilité à deux chiffres.
Dans une présentation postée sur son site internet, Stellantis a annoncé avoir suspendu temporairement en avril ses importations de véhicules européens aux Etats-Unis en réponse aux surtaxes décidées par le président Donald Trump, et fixé pour priorité en mai et juin de calibrer la production et l’emploi afin de limiter l’impact des droits de douane, et de ré-examiner ses projets d’investissements.
Le groupe a enregistré au premier trimestre une amélioration de sa part de marché en Europe par rapport au quatrième trimestre, porté par des nouveautés comme la Citroën C3, et est devenu leader européen de l’hybride en additionnant ses différentes marques.
Il compte poursuivre sur cette lancée en 2025 avec les nouvelles C3 Aircross, Opel Frontera et Fiat Grande Panda, d’autant que Doug Ostermann a noté une meilleure exécution du plan produits après les retards de livraison enregistrés en 2024 à cause de la mise en place des nouveaux modèles.
Aux Etats-Unis, l’amélioration séquentielle des ventes au détail est imputable aux SUV Jeep Grand Cherokee et Compass, ainsi qu’aux pick-ups Ram 1500 et 2500. Stellantis a enregistré sur le seul mois de mars son plus haut niveau de commandes depuis près de deux ans.
Pour compenser les incertitudes sur le marché américain, Stellantis compte aussi sur son « troisième moteur », l’Amérique latine où le groupe est leader, et la région Moyen-Orient-Afrique, où les volumes devraient augmenter à moyen terme.
(Reportage Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)
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