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Sanofi: Résultats prometteurs du Dupixent contre la « bronchite du fumeur »

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(Reuters) – Le Dupixent, médicament de Sanofi contre l’asthme et l’eczéma notamment, a atteint tous ses critères d’évaluation lors d’un essai de phase III sur l’utilisation de ce traitement contre la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie pulmonaire courante chez les fumeurs, a déclaré jeudi le groupe pharmaceutique français.

Ces résultats devraient encore améliorer les perspectives de croissance du Dupixent tout en soulignant la forte dépendance de Sanofi envers son « best-seller ».

Sanofi a jugé prématuré de mettre à jour les prévisions de vente de son traitement anfi-inflammatoire, qui a représenté l’an dernier plus de 19% de son chiffre d’affaires global, soit 8,3 milliards d’euros sur 43 milliards, en hausse de 44% hors effets de change par rapport à 2021.

Le groupe a précédemment estimé que le Dupixent pourrait atteindre un pic de ventes à 13 milliards d’euros dans sa meilleure année, à mesure que le traitement est étendu à de nouvelles affections, mais cette prévision ne tient pas compte de l’utilisation du médicament pour traiter la BPCO.

Selon Richard Vosser, analyste chez JPMorgan, le consensus du marché pour les ventes de Dupixent en 2027, qui s’établit à 15,7 milliards d’euros, devrait être dépassé de l’ordre d’un à deux milliards d’euros.

A la Bourse de Paris, l’action Sanofi grimpait de 4,4% à 94,85 euros à 9h25, de loin la plus forte hausse du CAC 40 quasiment inchangé au même moment.

Les données sur l’essai de phase III augmentent les chances que le Dupixent soit le premier médicament biologique autorisé pour traiter la BPCO, a souligné un trader.

L’essai pivot, effectué en collaboration avec la biotech américaine Regeneron, a conduit à une diminution de 30% des exacerbations aiguës modérées ou sévères de la BPCO, une affection potentiellement mortelle marquée par une détérioration des fonctions respiratoires, ont déclaré les deux sociétés dans un communiqué.

Des améliorations significatives de la fonction respiratoire, de la qualité de vie et des symptômes respiratoires dus à la BPCO ont également été observés, ont-elles ajouté.

« URGENCE SANITAIRE »

L’essai a porté sur 939 adultes fumeurs ou anciens fumeurs, âgés de 40 à 80 ans, qui ont reçu soit Dupixent, soit un placebo associé à un traitement inhalé standard maximal.

« La BPCO est une véritable urgence sanitaire et une maladie notoirement difficile à traiter en raison de son hétérogénéité, sans compter qu’aucun médicament innovant n’a été approuvé pour son traitement depuis plus de dix ans », a relevé le président et directeur scientifique de Regeneron, George Yancopoulos.

« Les résultats de sécurité ont été généralement cohérents avec le profil de sécurité connu de Dupixent dans ses indications approuvées. Les taux globaux d’événements indésirables liés au traitement se sont établis à 77 % pour Dupixent et à 76 % pour le placebo », ont précisé Sanofi et Regeneron.

Dupixent a été approuvé dans un ou plusieurs pays pour le traitement de la dermatite atopique, de l’asthme, de la polypose nasosinusienne, de l’œsophagite à éosinophiles ou du prurigo nodulaire de certaines catégories de patients d’âge différent.

Afin d’éviter une trop grande dépendance au Dupixent, Sanofi doit lancer cette année deux nouveaux produits, le traitement de l’hémophilie A Altuviiio et le médicament antiviral Beyfortus, des lancements qui constituent un test important pour le groupe pour regagner la confiance des investisseurs.

L’an dernier, le cours de Bourse de Sanofi a souffert de l’arrêt d’un projet de traitement oral de certains cancers du sein qui présentait un fort potentiel commercial.

Les inquiétudes des investisseurs ont été également alimentées par des craintes de poursuites judiciaires aux Etats-Unis autour du Zantac, un traitement contre l’acidité gastrique accusé dans le cadre de cette affaire d’avoir des effets potentiellement cancérigènes.

(Reportage Ludwig Burger à Francfort, Juby Babu à Bangalore avec la contribution de Dina Kartit, version française Jean-Stéphane Brosse et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)

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