Rebond des actions en Europe avec l’accalmie sur les taux et l’euro
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes, hormis Londres, ont rebondi lundi au terme d’une séance indécise après les fortes turbulences de la semaine dernière liées à l’annonce d’élections législatives anticipées en France.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,91% à 7.571,57 points après avoir perdu plus de 6% la semaine dernière. Le Dax allemand a avancé de 0,4%. Le Footsie britannique, pénalisé par le compartiment des « utilities » (services aux collectivités), a cédé 0,06%.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,86% et le FTSEurofirst 300 de 0,15%. Le Stoxx 600 a pris 0,09% après une perte de 2,4% la semaine dernière, la plus importante en rythme hebdomadaire depuis octobre.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones est stable (-0,01%), tandis que le Standard & Poor’s 500 gagne 0,16% et le Nasdaq 0,15%, ces deux derniers indices confortant leurs récents records. La hausse est alimentée par le secteur des nouvelles technologies (+0,42%), avec notamment Nvidia qui a touché un plus haut historique à 133,73 dollars et Apple (1,85%), première capitalisation boursière mondiale.
En zone euro où les indices ont été secoués la semaine dernière par l’annonce d’élections législatives anticipées en France qui pourraient déboucher sur une victoire des partis extrémistes, les inquiétudes sur le plan budgétaire en France se sont en partie apaisées. Cela a permis une remontée de l’euro, une baisse de l’indice de la volatilité sur l’EuroStoxx, à 19,91 points, et une réduction du spread (différentiel) entre les taux souverains allemands et français.
Ce soulagement pourrait toutefois être de courte durée, au moins jusqu’aux résultats des législatives le 7 juillet.
« Une contestation française des accords budgétaires dans la zone euro serait problématique et aurait des implications considérables », ont prévenu les analystes de JPMorgan. « A ce stade, la situation à l’approche du premier tour est encore très indécise », a ajouté l’intérmédiaire.
Sur le plan sectoriel, l’indice européen des banques, qui a perdu plus de 8% la semaine dernière, a rebondi de 1,26%, tandis que celui des ressources de base (-0,74%) a pâti de la faiblesse de la production industrielle chinoise en mai.
VALEURS EN EUROPE
Air France-KLM a abandonné 2,24% alors que le transporteur aérien a dit lundi ne pas s’attendre à une augmentation du trafic durant les Jeux Olympiques, certains touristes étant susceptibles d’éviter Paris, tandis qu’en Chine la croissance du trafic reste lente.
Adidas a cédé 2,58% après une information du Financial Times sur une ouverture d’une enquête pour corruption en Chine à l’encontre de l’équipementier sportif allemand.
ING a avancé de 2,84%, le groupe néerlandais ayant annoncé viser une croissance de ses revenus de 4% à 5% par an jusqu’en 2027.
Topdanmark s’est envolé de 22,24% après une offre de la part de l’assureur finlandais Sampo (-1,22%) qui valorise le groupe danois à 4,7 milliards de dollars.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le coût de la main-d’oeuvre de la zone euro a fortement augmenté au cours de la période janvier-mars, de 5,1%, selon l’Office statistique de l’Union européenne.
L’activité manufacturière dans la région de New York a baissé moins fortement que prévu en juin, avec un indice « Empire State » à -6,00 après -15,6 en mai, montre l’enquête de l’antenne régionale de la Réserve fédérale.
CHANGES
Le dollar recule lundi de 0,06% mais a touché en séance un plus haut depuis le 2 mai face à un panier de devises de référence, en raison essentiellement de la faiblesse de l’euro, dans un contexte de risque politique en France.
Au moment de la clôture des Bourses en Europe, la monnaie unique européenne se redresse, de 0,18% à 1,0719 dollar, après un recul de 0,88% la semaine dernière. Marine Le Pen, dont le parti est donné gagnant pour les élections législatives, s’est employée à apaiser les craintes en affirmant ne pas vouloir la démission d’Emmanuel Macron et être « respectueuse des institutions », dans un entretien accordé au Figaro.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a fini en hausse de 5,6 points de base (pdb), à 2,416%, tandis que l’écart avec l’OAT française de même échéance est descendue à 74,53 pdb contre un différentiel de plus de 82 pdb vendredi.
Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a minimisé lundi la nécessité d’une intervention sur les obligations françaises et Christine Lagarde s’est dite attentive au bon fonctionnement des marchés financiers.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix, qui a reculé vendredi de 2,3 points de base, prend 7,6 points, à 4,2887%, tiré notamment par la publication de l’indice Empire State et dans l’attente de l’intervention de plusieurs responsables de la Fed.
PÉTROLE
La perspective d’une hausse de la demande de brut pour la période estivale aux Etats-Unis compense les indicateurs mitigés en provenance de Chine: le Brent gagne 0,85% à 83,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 1,1% à 79,31 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)