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Net repli des actions, les banques sous pression, la BCE en ligne de mire

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont fini en forte baisse mercredi, les déboires de Credit Suisse accentuant les inquiétudes des investisseurs pour le secteur bancaire, à la veille d’une réunion à haut risque de la Banque centrale européenne.

À Paris, le CAC 40 a perdu 3,58% à 6.885,71 points, un plus bas depuis le 11 janvier. Le Footsie britannique a cédé 3,83% et le Dax allemand a abandonné 3,27%.

L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur un recul de 3,46%, le FTSEurofirst 300 de 2,99% et le Stoxx 600 de 2,92%.

Ce dernier a cédé 3,81% depuis le début de la semaine, ce qui l’amène en clôture à son plus bas niveau depuis le 4 janvier.

Cette nouvelle journée difficile pour les marchés est à mettre sur le compte des déclarations du patron de la Banque nationale saoudienne, principal actionnaire de Credit Suisse, qui a exclu une nouvelle aide financière à la banque helvétique, pour une raison de réglementation.

Cette annonce, qui n’est pas particulièrement surprenante selon Rabobank, intervient dans un contexte nouveau. Le secteur bancaire est secoué depuis plusieurs jours par des vives inquiétudes liées à l’américaine SVB, dont la faillite brutale soulève nombre d’interrogations sur les conséquences du resserrement monétaire de banques centrales sur les banques.

Credit Suisse, qui connaît des difficultés bien identifiées depuis longtemps, est beaucoup plus imbriquée dans le système financier mondial que SVB, avec de nombreuses filiales en dehors de la Suisse, a déclaré Andrew Kenningham, économiste en chef chez Capital Economics.

Les turbulences des marchés pourraient avoir des conséquences sur la décision jeudi de la Banque centrale européenne concernant la hausse des taux. Jusqu’à récemment, un relèvement de 50 points de base était quasiment acté – la BCE elle-même ayant fait des annonces en ce sens – mais désormais le scénario d’une hausse d’un quart de point est privilégié par les marchés monétaires, avec un pic du taux de dépôt à 3,25% cette année.

« La décision facile à prendre pour la BCE jeudi est d’opter pour 25 points, de poursuivre le cycle de hausse, tout en soulignant les risques actuels. Si les choses se calment, la BCE pourrait en mai revenir à des hausses de 50 », a déclaré Piet Christiansen, analyste chez Danske Bank.

VALEURS

En Bourse de Zurich, Credit Suisse a décroché de 24,24%.

Par ricochet, l’indice Stoxx des banques a perdu 6,92%, sa plus forte baisse journalière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. À Paris, Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale ont abandonné de 5,21% à 12,18%.

À Francfort, Deutsche Bank a cédé 9,25% tandis qu’à Londres, HSBC a lâché -4,96%.

A WALL STREET

Wall Street ne reste pas indemne et ses principaux indices reculaient de 1,15% à 2% au moment de la clôture sur le Vieux Continent.

La publication en début d’après-midi de plusieurs indicateurs entretiennent l’espoir que la Réserve fédérale se montre moins agressive dans son resserrement monétaire la semaine prochaine, une perspective qui ne suffit par à soutenir la tendance.

TAUX

Les rendements obligataires de référence sont en baisse des deux côtés de l’Atlantique, avec le net intérêt des investisseurs pour des actifs jugés sûrs d’une part et la perspective de banques centrales moins restrictives d’autre part.

Celui des Treasuries à dix ans perd 21,5 points de base à 3,4212%.

Celui du Bund allemand à dix ans a chuté de plus de 30 points à 2,118%, au plus bas depuis le 3 février.

CHANGES

Touché également par les difficultés de Credit Suisse, les devises européennes voient rouge: l’euro se déprécie de 1,73%, à 1,0546 dollar, la livre sterling et le franc suisse cèdent également plus de 1% face au billet vert.

Le dollar, avantagé par le regain de volatilité, progresse logiquement par rapport à un panier de devises internationales (+1,28%).

PÉTROLE

Les cours du pétrole chutent au plus bas depuis décembre 2021, l’inquiétude liée à Credit Suisse prenant le pas sur l’espoir d’une augmentation de la demande de brut en Chine.

Le Brent perd 6,12% à 72,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 6,53% à 66,67 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

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