L’UE veut doper sa compétitivité sous la pression de la France et de Trump
par Philip Blenkinsop, Kate Abnett et Michel Rose
BRUXELLES/PARIS (Reuters) – L’intelligence artificielle (IA), les biotechnologies et l’énergie propre abordable seront au centre d’une initiative de l’Union européenne (UE) visant à rendre le bloc compétitif au niveau mondial notamment face aux États-Unis et à la Chine, selon un projet de document de la Commission européenne consulté par Reuters.
Plusieurs membres du bloc, dont la France, font pression pour que l’UE simplifie les réglementations du secteur des affaires, d’autant qu’elle affronte désormais de nouveaux défis avec la nouvelle administration du président Donald Trump.
Le président des Etats-Unis, qui s’est engagé à réduire les règles applicables aux entreprises américaines, s’est exprimé sur le débat concernant les formalités administratives lors du sommet annuel de Davos, qui rassemble l’élite mondiale des affaires, en exhortant l’UE à réduire les réglementations. Il a également menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les exportations de l’UE vers les États-Unis.
Le document de la Commission européenne est un projet de propositions – une boussole de la compétitivité – qui sera présenté le 29 janvier. Il décrit 29 mesures et stratégies prévues pour les deux prochaines années afin d’accroître la productivité grâce à l’innovation et de décarboner l’industrie manufacturière.
La Commission devrait lancer son « Pacte pour une industrie propre » à la fin du mois de février, avec des mesures visant à réduire de 25% les exigences des entreprises en matière de rapports sur le développement durable et à diminuer les prix de l’énergie, qui peuvent être trois fois plus élevés qu’aux États-Unis.
L’exécutif européen révisera les règles de l’UE régissant les produits chimiques, encouragera les usines liées à l’IA et cherchera à s’attaquer aux obstacles qui empêchent les startups innovantes de prendre de l’ampleur, indique le projet de document sur la compétitivité.
Il encouragera également les 27 membres de l’UE à coordonner davantage leur patchwork de politiques industrielles et de soutien.
OFFENSIVE FRANÇAISE
Les propositions de la Commission interviennent après une offensive de la France visant à réduire les formalités administratives au niveau de l’Union européenne.
Dans un document confidentiel daté du 20 janvier et obtenu par Reuters, Paris appelle à une « pause réglementaire massive » au niveau européen, à un report de l’entrée en vigueur de certaines règles environnementales adoptées sous l’ancienne mandature dans le cadre du « Green Deal », voire « la révision de législations, même adoptées récemment ».
Dans le document français, qui sera présenté par le ministre de l’Europe Benjamin Haddad mardi aux autres ministres de l’UE, la France propose de retarder « sine die » une nouvelle directive de l’UE sur le devoir de vigilance des entreprises (CS3D) et de retarder de deux ans la directive sur les informations de durabilité des entreprises (CSRD).
Le document propose aussi des simplifications dans le domaine agricole ainsi que la réduction des délais des procédures d’aides d’Etat.
Lors de ses voeux à la presse jeudi, le ministre des Finances Eric Lombard a appelé à un véritable « choc de simplification » au niveau européen.
« Nous attendons des annonces fortes dans les 100 premiers jours du mandat de la présidente de la Commission qui s’en est fait une priorité », a-t-il déclaré.
(Reportages Philip Blenkinsop, Kate Abnett et Michel Rose, version française Alban Kacher, édité par Blandine Hénault)
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