L’Europe finit dans le rouge, doutes sur les taux d’intérêt
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi sur fond de tensions dans le compartiment obligataire en raison de doutes sur le rythme de baisses attendues des taux directeurs, tandis que Wall Street rebondissait à mi-séance après le rapport sur l’emploi américain qui montre un ralentissement de la croissance des salaires malgré un marché du travail toujours dynamique.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,11% à 8.061,31 points. Le Footsie britannique abandonné 0,81% et le Dax allemand a cédé 1,3%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,1%, le FTSEurofirst 300 de 0,82% et le Stoxx 600 de 0,84%.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 a perdu 1,76% et le Stoxx 600 1,19%, dans un contexte de volatilité accrue et d’incertitudes sur la géopolitique et les taux d’intérêt.
Signe de la nervosité en Europe, l’indice mesurant la volatilité sur l’Eurostoxx 50 s’est envolé de 17,78%, à 16,11 points.
Le marché obligataire pâtit notamment des propos de Neel Kashkari, membre de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a déclaré jeudi que si l’inflation continuait à stagner, une baisse des taux directeurs aux Etats-Unis ne serait pas nécessaire cette année. Certains analystes estiment que la Banque centrale européenne (BCE) ne pourra pas commencer à baisser ses taux avant la Fed.
Les marchés tablent actuellement avec une probabilité de seulement 56% sur un premier assouplissement monétaire aux Etats-Unis en juin, contre une probabilité de 60% avant la publication du rapport sur l’emploi américain.
Ce rapport a recensé le mois dernier 303.000 emplois non-agricoles après 270.000 en février et un consensus de seulement 200.000, signe d’une résilience de l’économie américaine malgré la hausse massive des taux d’intérêt depuis mars 2022. La croissance des salaires a cependant ralenti en rythme annuel à 4,1%, après +4,3% en février.
« L’élément clé sur les données (…) est le salaire horaire moyen, qui est désormais tombé à 4,1% sur un an, soit le niveau le plus bas depuis juin 2021 », a souligné David Waddell, stratège chez Waddell & Associates.
« C’est la raison pour laquelle le marché peut digérer (ce rapport) », a-t-il ajouté.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,92%, le Standard & Poor’s 500 de 1,24% et le Nasdaq de 1,49% au lendemain d’une séance en net repli.
Dix des onze principaux secteurs du S&P-500 sont dans le vert, l’indice de la consommation dite non essentielle (+1,86%) enregistrant les meilleurs gains.
Les géants de la « tech » comme Nvidia, Meta Platforms et Amazon rebondissent de 2,95% à 3,36%.
Tesla en revanche recule de 2,83%, trois sources ayant rapporté à Reuters que le constructeur automobile a renoncé à son projet de voiture à prix abordable.
VALEURS EN EUROPE
A Paris, Bureau Veritas a fini dans le rouge (-0,71%) après l’annonce d’une cession de 9% du capital du groupe par Wendel (+0,81%).
A Zurich, Holcim a reflué de 0,45% après que le groupe suisse de matériaux de construction a annoncé son intention de racheter Tensolite.
SoftwareOne a reculé de 0,95%, les sociétés de proxy (conseil en vote) ayant apporté leur soutien au conseil d’administration contre la volonté des fondateurs du groupe informatique qui souhaitaient son remplacement à la suite du rejet l’an dernier d’une offre d’achat de Bain.
CHANGES Le dollar est stable face à un panier de devises de référence.
L’euro s’affiche à 1,0842 dollar (+0,05%), tandis que la livre sterling s’échange à 1,2633 dollar (-0,06%).
Le yen se traite à 151,52 pour un dollar alors qu’un responsable japonais, Tatsuo Yamazaki, a prévenu jeudi qu’une intervention des autorités aurait lieu si le cap des 152 était franchi.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans avance de près de six points de base, à 4,3635%.
Celui du Bund allemand de même échéance a fini sur un gain de 4,2 points, à 2,396%. Sur l’ensemble de la semaine, il a pris plus 11 points alors que les marchés monétaires ne prévoient plus qu’une baisse de 86 points de base des taux de la BCE cette année contre 89 points avant le rapport sur l’emploi américain.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui devraient gagner sur l’ensemble de la semaine plus de 4%, s’acheminent vers un deuxième gain hebdomadaire consécutif, dans un contexte de tensions géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient, de crainte de baisse de l’offre et de signes de hausse de la demande.
Le Brent progresse de 0,98% à 91,54 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,82% à 87,30 dollars.
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(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)
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