La BCE divisée sur les risques d’une baisse excessive de l’inflation, selon les « minutes »
FRANCFORT (Reuters) – La réduction des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) le mois dernier a été un moyen de se prémunir contre les risques de décélération de l’inflation, même si les responsables de la politique monétaire semblent divisés sur le risque d’une croissance trop faible des prix, montre le compte-rendu de la dernière réunion de l’institution de Francfort, publié jeudi.
La BCE a réduit le mois dernier son taux de dépôt de 25 points de base, à 3,25%, troisième baisse des coûts d’emprunt dans l’actuel cycle d’assouplissement monétaire entamé en juin.
Elle a clairement indiqué qu’une nouvelle réduction était à venir compte tenu de la faiblesse de la croissance économique et de la diminution des pressions sur les prix, même si la question du calendrier reste ouverte.
« Agir maintenant pourrait fournir une assurance contre les risques de baisse qui pourraient conduire à ne pas atteindre l’objectif à l’avenir et favoriserait un atterrissage en douceur », résume le compte rendu, tout en reconnaissant que les nouvelles données disponibles étaient limitées.
« Si le ralentissement signalé par les indicateurs de l’activité économique et la baisse surprise de l’inflation s’avéraient temporaires, une décision de baisser les taux maintenant pourrait, a posteriori, s’avérer être une simple anticipation de la baisse de décembre », a ajouté l’institution.
Le compte-rendu de la BCE semble toutefois révéler un désaccord sur le degré de faiblesse des pressions sur les prix.
Les responsables de politique monétaire ont été d’accord pour dire que l’inflation atteindrait l’objectif de 2% plus tôt que la projection précédente établie pour fin 2025 mais les avis divergent quant à la suite.
Un groupe semble soutenir qu’une inflation restant durablement au-dessous de l’objectif n’est pas envisageable.
« Un tel scénario nécessiterait probablement une combinaison de plusieurs facteurs », indique le compte-rendu, citant notamment une économie en récession, un affaiblissement du système financier, des pressions salariales qui s’estompent et une modification à la baisse des attentes en matière d’inflation.
Un autre groupe estime que le problème est plus profond et que l’inflation pourrait rester en dessous de son objectif, un résultat que la banque centrale considère comme aussi indésirable qu’un dépassement de la cible.
(Rédigé par Balazs Koranyi, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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