France: Le PIB recule au 4e trimestre sous le contrecoup des JO malgré la vigueur de la consommation
(Reuters) – L’économie française s’est affaiblie au quatrième trimestre malgré la bonne tenue des dépenses de consommation, montre la première estimation publiée jeudi par l’Insee, qui cite notamment le contrecoup des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont soutenu la croissance au cours du trimestre précécent.
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Le produit intérieur brut (PIB) de la France a reculé de 0,1% sur la période octobre-décembre, alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une stabilité, après une croissance de 0,4% au troisième trimestre.
Cette première estimation est également inférieure aux attentes formulées par la Banque de France qui avait indiqué tabler sur une stabilité pour l’économie française au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents.
Les Jeux olympiques ont soutenu la croissance française au troisième trimestre grâce aux ventes de services aux ménages, de billets et des droits de diffusion audiovisuelle, mais l’élan donné par l’évènement s’est estompé, a déclaré l’Insee.
La demande intérieure a contribué positivement au PIB du quatrième trimestre, les dépenses de consommation n’ayant que légèrement ralenti après les Jeux, alors que les ventes automobiles ont bondi avant l’introduction de nouvelles réglementations.
« Alors que la croissance a été tirée par les dépenses publiques et la demande extérieure au cours des trois dernières années, la demande intérieure privée montre enfin quelques signes de vie », écrit dans une note Fabien Bossy, économiste chez Société Générale Markets Research.
Les dépenses de consommation des ménages, traditionnellement le moteur de la croissance française, ont augmenté de 0,4% au cours du trimestre après une hausse de 0,6% au cours des trois mois précédents, tandis que l’investissement des entreprises s’est maintenu alors qu’il avait reculé au cours des trimestres précédents.
« C’est peut-être la seule bonne nouvelle des chiffres du quatrième trimestre : la consommation des ménages progresse de 0,4%, portée par la forte baisse de l’inflation qui redonne du pouvoir d’achat aux ménages », souligne dans une note Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.
Le commerce extérieur a continué à peser sur l’activité au cours du dernier trimestre de l’année, les exportations ayant diminué, tandis que les importations ont rebondi.
La réduction des stocks des entreprises a également pesé sur l’activité économique.
En moyenne sur l’année 2024, le PIB a augmenté de 1,1%, après +1,1% en 2023 et +2,6 % en 2022.
Pour 2025, le gouvernement prévoit une croissance du PIB de 0,9% dans un contexte toutefois incertain en raison de la volatilité de la situation politique française et du risque de tensions commerciales avec les États-Unis après le retour au pouvoir de Donald Trump.
« L’année 2025 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices que 2024. La croissance française attendra au mieux 1% cette année et guère plus en 2026. Les incertitudes intérieures, autant que la morosité de nos principaux partenaires commerciaux, n’incitent pas à l’optimisme pour la conjoncture des prochains trimestres », prévient Sylvain Bersinger.
(Rédigé par Elena Smirnova et Diana Mandia, avec Michal Aleksandrowicz à Gdansk et Leigh Thomas à Paris, édité par Blandine Hénault)