Crédit Agricole: Exercice 2024 difficile pour BforBank, plus de €600 mlns de pertes en 15 ans-document
(BforBank compte actuellement 400.000 clients et non 300.000 clients, §7)
par Bertrand De Meyer
PARIS (Reuters) – BforBank, la banque en ligne du groupe bancaire français Crédit Agricole, a creusé ses pertes en 2024 et dépassé les 600 millions d’euros de déficit depuis son lancement en 2009, selon un document consulté par Reuters.
BforBank, détenue quasiment à égalité par les Caisses régionales du Crédit Agricole et Crédit Agricole SA, a enregistré une perte nette de 144,9 millions d’euros au titre de l’exercice 2024, contre une perte nette de 108,5 millions d’euros en 2023, selon ses comptes publiés au greffe.
Avec ce nouvel exercice déficitaire, la banque en ligne créée en 2009 affiche « un solde de déficit cumulé au 31/12/2024 de 635 millions d’euros ».
« Les résultats de BforBank s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan de transformation ambitieux visant à renforcer durablement l’entreprise pour en faire l’un des leaders des banques en ligne sur le marché européen d’ici 2030 », a réagi Crédit Agricole dans une déclaration transmise à Reuters, citant également « un contexte conjoncturel marqué par l’évolution défavorable des taux ».
Toujours selon ses comptes, BforBank a vu son produit net bancaire fondre à 1,7 million d’euros en 2024 contre 26 millions d’euros en 2023 tandis que ses charges d’exploitation ont cru de 119 millions à 133 millions d’euros en un an.
« L’expérience client de qualité proposée par BforBank aujourd’hui lui a permis d’atteindre les objectifs qui lui ont été fixés », a affirmé Crédit Agricole.
AUGMENTATIONS DE CAPITAL
Le modèle économique censé amener BforBank, qui compte actuellement 400.000 clients, vers la rentabilité à fin 2029 s’appuie notamment sur l’acquisition de clients.
« BforBank a pour ambition d’atteindre trois millions de clients à l’horizon 2030 avec un développement à l’international dont un premier pas en Allemagne dès 2025 », a détaillé Crédit Agricole à Reuters.
Pour cela, le groupe a misé sur « une transformation technologique de grande ampleur » et revendique « une solution 100% cloud, sécurisée et en temps réel, qui permet de proposer une très bonne expérience client, de gagner en efficacité et de réduire les coûts d’opération ».
Face aux difficultés de la banque en ligne, les deux actionnaires multiplient les augmentations de capital.
Après un apport de 149 millions d’euros en 2022 puis de 155 millions d’euros en 2024, une nouvelle augmentation de capital de 50 millions d’euros a été réalisée début 2025, montre le document consulté par Reuters.
Le journal Les Echos et Bloomberg avaient évoqué en mars un apport de 490 millions d’euros de la part des actionnaires sur la durée du plan à horizon 2030.
(Rédigé par Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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