Justine Triet obtient la Palme d’or du Festival de Cannes
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.La réalisatrice française Justine Triet a obtenu samedi la Palme d’or du Festival de Cannes pour son film « Anatomie d’une chute », portrait d’une veuve accusée du meurtre de son mari.
La cinéaste est seulement la troisième femme à décrocher la plus prestigieuse récompense du festival cannois en 76 éditions, après Jane Campion en 1993 (« La leçon de piano ») et une autre Française, Julia Ducournau, en 2021 (« Titane »).
Passé les remerciements d’usage, Justine Triet a rendu hommage à la « contestation puissante, unanime, de la réforme des retraites », qui a selon elle « été niée, réprimée de façon choquante ».
« La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l’exception culturelle française, cette même exception culturelle sans laquelle je ne serai pas là devant vous », a-t-elle ajouté sous les applaudissements.
Sur Twitter, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, tout en félicitant Justine Triet, s’est déclarée « estomaquée par son discours si injuste ».
« Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a-t-elle ajouté.
Parmi les 21 films en compétition en sélection officielle, le jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund, deux fois lauréat de la Palme d’or, a décerné son Grand Prix à « The Zone of Interest » du Britannique Jonathan Glazer, tiré d’un roman de Martin Amis, mort à l’âge de 73 ans pendant le Festival.
Le réalisateur français Tran Anh Hung, qui s’était fait connaître il y a trente ans avec « L’Odeur de la Papaye verte », a obtenu le Prix de la mise en scène pour « La passion de Dodin Bouffant ».
L’actrice turque Merve Dizar, à l’affiche dans « Les Herbes sèches » de Nuri Bilge Ceylan, a obtenu le Prix d’interprétation féminine.
Le Prix d’interprétation masculine a été attribué à Koji Yakusho, pour sa prestation dans « Perfect Days » de Wim Wenders.
Le Prix du Jury a été attribué au Finlandais Aki Kaurismäki, déjà récompensé du Grand Prix du Jury pour « L’Homme sans passé » en 2002, pour « Les feuilles mortes ».
Le Prix du scénario est revenu à « Monster » du Japonais Hirokazu Kore-eda, Palme d’or 2018 avec « Une affaire de famille ».
La Caméra d’or, qui récompense un premier film, a été décernée à « L’Arbre aux papillons d’or », du Vietnamien An Pham Thien.
La cérémonie de clôture a fait honneur à Roger Corman, mythique réalisateur et producteur américain de films à petit budget, salué par une longue ovation debout.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse)