EGLISE EVANGELIQUE SIM GOUDRIN DE OUAGADOUGOU
CULTE DOMINICAL DU 08 DECEMBRE 2024
« Jusqu’ici, l’Eternel nous a secourus », tel est le thème du message au culte de louange et d’adoration du dimanche décembre 2024, livré par le Dr Wilson OUATTARA, pasteur des Assemblées de Dieu de la zone 1 de Ouagadougou. Texte biblique : 1 Samuel 7.1-14
Introduction
Que signifie « Eben-Ezer » dans la Bible ? Sa signification en français est claire : « Pierre du secours ». Cette pierre était le lieu commémoratif d’une victoire d’Israël, qui par la suite était devenu le nom du coin. Le peuple d’Israël avait vu Dieu intervenir et, en considérant cet évènement passé, il voulait que ce souvenir soit conservé.
Le secours de Dieu marque-t-il nos vies comme celles de Samuel et du peuple d’Israël ? Que pouvons-nous tirer, pour nous aujourd’hui (en cette fin d’année 2024), de cette affirmation qu’a faite le prophète Samuel : « Jusqu’ici, l’Eternel nous a secourus » (1 Samuel 7.12) ?
- Résumé de l’histoire de la pierre du souvenir « eben ezer »
Cela se passe vers 1000 av JC. Israël avait abandonné Dieu ; cela avait entrainé la décrépitude dans tous les domaines. Ils avaient été battus par les philistins qui avaient pris l’arche de l’alliance, symbole de la présence de Dieu. Suite à cette défaite cuisante, les israélites avaient manifesté le désir de revenir à Dieu. « Alors, enlevez les idoles, avait ordonné Samuel, et servez Dieu lui seul ! Et il vous délivrera ». Le peuple s’était repenti devant Dieu et était revenu profondément à lui.
Réaction des philistins : « On va attaquer et battre Israël ! » La peur a envahi alors le camp israélite, qui s’est adressé à Samuel : « N’arrête pas de prier… ! ». Et Dieu exauça cette prière : les philistins sont battus.
Suite à cela, Samuel dresse une pierre du souvenir qui est appelée : « Ebenezer », en disant : « Jusqu’ici, l’Eternel nous a secourus ».
- Quelques enseignements
Le secours de Dieu est lié au retour vers lui : chaque fois qu’Israël a fait confiance en Dieu, il a été secouru. L’intervention de Dieu n’est pas automatique ; mais elle se vit quand on a foi en lui.
S’il y a d’abord l’appel au secours, il y a ensuite la reconnaissance : « Eben Ezer ! Dieu nous a secourus ». Après l’appel au secours, il n’y a pas que l’écho : l’intervention de Dieu qui délivre fait suite à la prière. C’est l’affirmation que Dieu est vivant et agissant, parce que Dieu est amour. C’est l’affirmation que le secours vient de lui et que celui qui se confie dans l’homme avant tout ne connaît pas cette délivrance.
Pour affirmer que Dieu secourt, Samuel s’appuie sur la réalité du passé et non sur l’avenir qu’il ignore. Il s’appuie sur du concret et non sur une théorie : Dieu est réellement intervenu ! Oui, il pouvait l’affirmer haut et fort : « Jusqu’ici, l’Eternel nous a secourus ! ».
Pourquoi ne pas dire plutôt : « Toujours l’Eternel nous secourra » ? Ce serait pourtant l’affirmation d’une foi plus grande encore, semble-t-il ! On pense souvent que la foi est par rapport à l’avenir et qu’elle n’existe que si on se fixe des objectifs qui se réaliseront parce qu’on y croit.
En fait, la foi est avant tout un regard vers Dieu, et c’est ce qu’a manifesté le peuple d’Israël en revenant à Dieu dans la repentance et la prière de confiance. C’est cela qui détermine la foi et non avant tout le fait de penser à des évènements à venir.
Et puis, non, Samuel ne doute pas de Dieu mais il veut mettre l’accent sur sa grâce : Israël a-t-il mérité l’intervention de Dieu ? Non, il n’est vraiment pas meilleur que les autres peuples ! Son comportement était-il suffisamment un élément de pression, de chantage pour imposer à Dieu son aide pour l’avenir ? Non, pas possible d’exiger de Dieu ; même en lui rappelant ses promesses. Mais qui veut faire pression sur Dieu oublie qu’avant tout, c’est sa grâce et non son devoir qui le caractérise.
La réaction qui me semble juste est de dire : « Regardez comme Dieu est bon : voilà comment il est intervenu dans ma vie. Pour les prochaines difficultés ? Je compte sur sa grâce. Mais qui suis-je pour lui imposer de me secourir ? Il me suffit de savoir qu’il est amour ».
« Au jour de la grâce, dit l’Eternel, je te secourrai » (Esaïe 49.8) : Dieu le dit, je l’ai vécu et cela me suffit pour demain.
Quand Jésus va mourir et laisser ses disciples, il dirige leur regard vers le passé : « Quand je vous ai envoyé sans bourse ni sac de voyage, ni sandales, avez-vous manqué de quoi que ce soit ? » « De rien », dirent-ils (Luc 22.35). La manière dont ils ont vu le Seigneur agir pour eux (même en possédant le minimum) est le gage de son intervention pour l’avenir.
- Quelques exemples du secours de Dieu
Le roi de Juda, Josaphat, et le roi d’Israël, Achab, sont en lutte contre le roi de Syrie (1 Roi 22.29-40) ; Achab réagit – humainement – par un stratagème en se déguisant comme un simple soldat. Ça semble marcher ; on a repéré le roi Josaphat et tous vont contre lui. Comment réagit ce dernier ? « Josaphat implora l’aide du Seigneur Dieu, … qui le secourut en repoussant ses ennemis » (2 Chroniques 18.31). Après cela, un soldat syrien tira au hasard une flèche qui atteignit Achab… entre les plaques protectrices de sa cuirasse. Et il mourut.
Anne, la mère de Samuel, a composé un chant de reconnaissance (1 Samuel 2) où elle dit : « Mon cœur se réjouit en l’Eternel, car je me réjouis de son secours » (v1). Mais cela faisait des années qu’elle attendait ce secours : elle était stérile. Il y a de quoi se poser de sérieuses questions quand on lit à 2 reprises : « L’Eternel l’avait rendue stérile ». Où est donc le secours de Dieu !? Mais Anne prie. Malgré ses questions et ses doutes, elle confie à Dieu son problème et sa douleur. Et au temps de Dieu, il l’a secourue ; son fils est devenu le prophète Samuel.
Jaïrus, un des chefs de la synagogue, vient supplier Jésus de guérir sa fille qui est très malade (Marc 5.2-43). Jésus part avec lui pour se rendre à sa maison (vu la gravité de la maladie, il aurait quand même pu la guérir à distance, comme il l’a fait pour d’autres !) ; et en plus, il s’arrête, pour la simple raison que quelqu’un l’a touché ! Et il prend son temps… et discute avec celle qui l’avait touché, elle qui venait d’être guérie. Ce temps perdu a été fatal : on vient annoncer à Jaïrus que sa fille est morte. L’épreuve se transforme en drame. Jésus alors lui dit simplement : « Ne crains pas, crois seulement » (v36). Et Jésus va ressusciter cette fille.
En général, on oublie que l’intervention du Seigneur peut nous sembler tarder ; et même qu’elle arrive trop tard. Mais pas pour Dieu. Le souvenir de son intervention dans le passé peut nous aider à attendre avec espérance au-delà de notre temps et de notre logique. La condition : la prière de confiance, et non la demande exigeante, selon notre conception.
- Le secours de Dieu (eben ezer) peut passer par le nôtre
Si Dieu a créé l’Eglise, son corps, c’est aussi pour utiliser ses membres que nous sommes. Il peut toujours intervenir seul : il est suffisamment puissant ! Mais il se sert aussi de nous pour accomplir sa volonté. Nous pouvons nous croire spirituel en pensant que c’est Dieu qui secourt mais quand cela nous déresponsabilise, il y a un problème. Nous devons savoir que nous sommes devenus chrétiens pour les autres et vivres de telle sorte à montrer Dieu à nos semblables qu’ils soient chrétiens ou non.
Conclusion
« Approchons-nous du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment » (Hébreux 4.16). La notion de grâce revient à 2 reprises dans ce seul verset : on ne peut imposer à Dieu son secours ; mais sa bonté est réelle et le pousse à nous secourir ; seulement, notre notion du temps n’est pas toujours la sienne. Mais si notre confiance en lui est plus grande qu’en nous-mêmes, nous concevrons plus facilement que son secours sera « au bon moment ».
La seule condition qui nous est demandée est de nous approcher de lui avec confiance. L’important est de rester attaché à Dieu. Heureusement, il est prêt à nous secourir quand nous l’appelons.
Pour le Journal Chrétien
Emmanuel LANKOANDE
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