Côte d’Ivoire : Le BBL, une tendance en vogue qui intrigue la communauté évangélique
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Depuis quelque temps, une tendance de chirurgie esthétique gagne du terrain dans la société ivoirienne, y compris au sein des églises. À savoir : le Brazilian Butt Lift (BBL). Cette intervention chirurgicale, qui vise à remodeler les fessiers et le corps, connaît un boom auprès de certaines femmes chrétiennes, parmi lesquelles des servantes de Dieu et des épouses de pasteurs. Cependant, comme toute médaille a son revers, cette pratique soulève actuellement des interrogations spirituelles et éthiques au cœur même de la communauté évangélique.
Les voyages médicaux au Maghreb et en Turquie
Alors que la foi religieuse en Côte d’Ivoire se trouve encore fragilisée par l’impact des divisions politiques, depuis les crises postélectorales de 2010 et de 2020, sans oublier les profondes divergences doctrinales et leurs lots de dérives spirituelles, la chirurgie esthétique fait également son entrée dans le débat protestant évangélique.
Une tendance polémique qui pousse même des femmes chrétiennes désireuses de passer sous le bistouri. Une option très développée par des cliniques de renom en Tunisie, au Maroc et en Turquie, pour ne citer que ces destinations devenues de véritables temples de la transformation corporelle pour des femmes ivoiriennes.
À Marrakech, par exemple, « c’est l’une des opérations de chirurgie esthétique les plus demandées par tous, y compris les femmes chrétiennes qui viennent de plusieurs autres pays d’Afrique, parmi lesquels la Côte d’Ivoire », nous confie Rachelle D., une servante de Dieu, rencontrée dans la commune de Yopougon, qui est déjà passée par là.
On appelle cela la chirurgie de la silhouette en Turquie, un autre point de destination privilégié, particulièrement par les épouses de pasteurs. Ces voyages médicaux portent souvent l’apparence de « pèlerinage ».
Pourtant, il s’agit d’une excursion de beauté pour se donner une nouvelle forme. C’est pourquoi, ils se font généralement dans la plus grande discrétion sur des périodes d’un à deux mois.
Pour beaucoup de femmes chrétiennes, il s’agit d’une quête personnelle, une manière de « reprendre le contrôle de leur corps » et de « se réconcilier avec leur image », selon notre source.
Mais, derrière ces changements physiques se cache une question fondamentale : est-ce vraiment en harmonie avec la foi chrétienne ?
Ce qu’il faut savoir sur cette pratique de beauté
Le point commun entre un lipofilling fessier et un Brazilian Butt Lift est l’obtention d’un fessier très féminin. Le lipofilling fessier consiste à donner plus de volume aux fesses, avec prélèvement de la graisse nécessaire sur une zone localisée.
Le Brazilian Butt Lift, spécifiquement, a pour objectif de dessiner ou construire un fessier harmonieux et visuellement prononcé, avec liposuccion complète de la sangle abdominale.
Cette intervention comporte trois avantages, selon les adeptes de cette pratique : « Elle permet la prise de volume, sans corps étranger ; elle améliore la qualité de la peau dans la zone d’injection ; elle traite également les excès de graisse localisés et disharmonieux dans la zone de prélèvement ».
Selon Dr A. K., médecin spécialiste en chirurgie plastique, « dans certains cas, des implants fessiers peuvent être posés si la patiente n’a pas de graisse à prélever ».
La liposuccion, du même genre, est réalisée lorsque les personnes n’arrivent pas à se débarrasser de certaines zones d’amas graisseux malgré les régimes et le sport.
Autrement dit, le BBL se fait en deux étapes : liposuccion d’une ou plusieurs zones puis injection de graisse extraite par liposuccion et filtrée.
Évidemment, beaucoup de jeunes femmes chrétiennes à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, optent pour cette chirurgie des fesses pour avoir plus de rondeurs et être plus sexy.
Comme si cela ne suffisait pas, d’autres essaient de ressembler à leurs idoles, par exemple pour avoir les mêmes fesses que certaines stars ou influenceuses.
Cependant, cette intervention en vogue est, malheureusement, réalisée aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Grâce à cette intervention, non seulement les masses graisseuses vont être prélevées, mais la peau va être resserrée.
La liposuccion en Turquie, comme déjà indiqué, est primordiale pour le remodelage du corps et de la silhouette. Lorsqu’un relâchement cutané important est constaté, un lifting du surplus de peau est alors réalisé, comme une abdominoplastie pour le ventre, une brachioplastie pour les bras et une cruroplastie pour l’intérieur des cuisses.
Des témoignages entre satisfaction et malaise intérieur
Une jeune femme chrétienne, rencontrée à Cocody Riviera, ayant souhaité garder l’anonymat, raconte son expérience : « Pendant des années, j’ai prié pour me sentir mieux dans ma peau. Mais, le complexe persistait toujours chez moi, parce que je ne pouvais pas porter certains types d’habits. Finalement, j’ai décidé de me faire opérer en Tunisie. Et aujourd’hui, je me sens libérée de ce fardeau. Mais après, une question ne cesse de me hanter : est-ce vraiment l’image que Dieu souhaite de moi ? »
D’un autre côté, une servante de Dieu, également sous anonymat, exprime son inquiétude : « Personnellement, je vois certaines jeunes femmes dans notre église qui cèdent à cette tentation. Elles pensent bien faire mais, la Bible nous met en garde contre les choses superficielles. Pour ma part, la vraie beauté, c’est celle qui résiste à l’épreuve du temps, celle du cœur. »
Une quête de beauté au détriment de la foi
Le phénomène du BBL en Côte d’Ivoire soulève clairement un débat plus large sur l’influence des standards mondiaux de beauté, souvent éloignés des valeurs chrétiennes. Faut-il suivre la voie du monde ou rester fidèle aux enseignements bibliques ? Cette question est au cœur des discussions au sein des communautés religieuses face à cette pratique.
Dans une société où l’image prend de plus en plus d’importance, les femmes chrétiennes doivent prendre le temps de réfléchir à leurs motivations profondes avant de se lancer dans de telles démarches. Tel est l’avis de certains chrétiens. Cependant, d’autres, au contraire, estiment que cela fait aussi partie de la création de Dieu, donc qu’il n’y a pas de mal en cela.
Il ne s’agit pas seulement d’une transformation physique, mais d’une réflexion spirituelle. La question demeure : l’apparence physique doit-elle primer sur la transformation intérieure ?
La position de l’Église face à cette tendance inquiétante
Face à cette nouvelle mode, le Consistoire des Églises Protestantes et Évangéliques de Côte d’Ivoire (CPECI) donne sa position à partir de la Bible.
Par exemple, selon le Consistoire ivoirien, le Psaume 139:14 nous rappelle que chaque être humain est une création merveilleuse de Dieu : « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. » Même avis pour la Fédération Évangélique de Côte d’Ivoire (FECI), qui dénonçait déjà ces dérives sociales dans la cellule familiale récemment lors de la fête de l’unité au Plateau.
Selon les responsables de cette organisation évangélique en Côte d’Ivoire, chercher à modifier son apparence peut être vu comme un manque de reconnaissance envers cette perfection qui vient de Dieu.
De plus, 1 Pierre 3:3-4 exhorte à privilégier la beauté intérieure : « Que votre parure ne soit pas celle extérieure (…), mais celle intérieure du cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible. »
Pour l’Église de Côte d’Ivoire, ces paroles sont un rappel que le véritable trésor réside dans l’âme, et non dans l’apparence extérieure.
L’appel à la sagesse divine
Au-delà des jugements humains, l’Église ivoirienne appelle chaque femme à la prière et à une véritable recherche de la volonté de Dieu. Il est donc essentiel de consulter le Seigneur dans toutes les décisions, y compris celles qui concernent le corps, ce temple de l’Esprit.
Comme le dit Proverbes 31:30 : « La grâce est trompeuse et la beauté est vaine ; c’est la femme qui craint l’Éternel qui sera louée. » Ainsi, que ce soit sur les bancs de l’église ou dans les salles d’attente des cliniques hors du pays, l’appel reste le même : « Prendre soin de son corps, oui, mais sans oublier que la beauté véritable est celle qui éclaire l’âme », conclut le Révérend Laye Massaré, enseignant à l’Institut Biblique des Œuvres et Missions Internationales (IBOMI).
La Rédaction
"Sur les traces des dernières guerres de Religion", tel est le thème d'un colloque de trois jours pour tout comprendre sur la guerre des religions à La Rochelle.
💟 Si vous avez apprécié cette vidéo, donnez-nous les moyens de vous proposer davantage de contenus en faisant un don sur https://www.chretienstv.com/don
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pardon de vous interrompre, mais nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024 et il sera bientôt trop tard pour nous aider dans cette collecte. Nous vous demandons de repenser au nombre de fois où vous avez consulté Chretiens.com et si vous pouvez donner 1 € au Journal Chrétien. Si chaque personne lisant les publications de ce site donnait 1 €, nous atteindrions notre but en quelques semaines.
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien est au cœur de l'information en ligne.
Seuls 3% des lecteurs font des dons, alors si vous avez donné par le passé et si vous appréciez toujours nos publications, renouvelez votre soutien. Si vous n'avez pas encore décidé, rappelez-vous qu'il n'y a pas de petite contribution, tous les dons aident, qu'ils soient de 1 € ou 100 €.
Vos dons sont déductibles d'impôts
Si vous êtes un particulier résidant en France, vos dons sont déductibles à 66% de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.Si vous êtes une entreprise française assujettie à l’IR ou l’IS, 60% de votre don au Journal Chrétien est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5‰ du chiffre d’affaires. La réduction d’impôts sur le montant excédant ce plafond est reportable sur les 5 années suivant celle du don.
Chaque donateur reçoit immédiatement un reçu fiscal émis par J’aime l’info, une association reconnue d’intérêt général, qui a pour objet le soutien au pluralisme de l’information et la défense d’une presse numérique indépendante et de qualité.