Le Ministère Social de l’Église : un défi à relever pour restaurer la dignité humaine
Dans un monde où les inégalités persistent et où de nombreuses personnes vivent en marge de la société, l’Église en tant qu’institution de miséricorde et de justice sociale est appelée à jouer un rôle déterminant en faveur des plus vulnérables. Ce dimanche 9 février 2025, nous avons eu l’honneur d’accueillir le pasteur Alain BAKO, Secrétaire Exécutif de l’Office de Développement des Eglises Evangéliques du Burkina Faso, qui nous a apporté une réflexion profonde sur l’importance du ministère social à travers l’histoire inspirante de Bartimée (Marc 10 :46-52). La conviction de l’homme de Dieu, est que le ministère social-chrétien ne peut se limiter à des discours théoriques ; il doit être incarné dans des actions concrètes, à l’image de Jésus-Christ, qui s’est arrêté pour écouter et transformer la vie de l’aveugle Bartimée marginalisé par la société.
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Aujourd’hui, comme à l’époque biblique, la société est structurée en cercles de pouvoir et en périphéries sociales. D’un côté, ceux qui prennent les décisions et jouissent d’un statut privilégié ; de l’autre, les oubliés, dont la voix peine à se faire entendre. Bartimée, bien que fils d’un homme respecté, se retrouve réduit à la mendicité au bord du chemin. Son cri, « Fils de David, aie pitié de moi ! », illustre parfaitement la réalité de nombreuses personnes aujourd’hui laissées au bord du chemin : des mendiants, des jeunes sans emploi, des veuves et orphelins sans espoir, des malades abandonnés, etc. Victimes de la pauvreté, de l’injustice ou du rejet, elles sont souvent reléguées à la marge de la société.
Face à cette réalité, l’Église ne peut rester spectatrice. Elle doit être un acteur du changement, en apportant un soutien spirituel et matériel aux laissés-pour-compte, a laissé entendre le pasteur BAKO pour qui, l’exemple de Jésus, nous enseigne sur l’importance d’« arrêter notre marche » pour écouter et restaurer ceux qui souffrent. En effet, lorsque Bartimée crie à Jésus, la foule cherche d’abord à le faire taire. Mais Jésus s’arrête et l’appelle. Cette attitude de Jésus, interpelle fortement l’Église a la responsabilité d’entendre les nombreux appels à l’aide au sein de notre société et d’y répondre avec amour et bienveillance. En d’autres termes, les chrétiens doivent être ces médiateurs qui encouragent ceux qui souffrent à s’approcher du Christ, source ultime de restauration, soutient le serviteur de Dieu.
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Un auditoire attentif au message.
Par ailleurs, souligne le pasteur Alain BAKO, la réponse de Bartimée à l’appel de Jésus est un acte de foi : il jette son manteau, symbole de son ancienne vie, et court vers le Seigneur. Cette transformation radicale rappelle que le ministère social ne se limite pas à un soutien matériel ; il vise aussi à redonner espoir, dignité et une nouvelle perspective de vie.
Loin d’être une simple œuvre philanthropique, le ministère social chrétien est un appel divin, a déclaré pasteur BAKO. Dans Luc 4 :25-30 et Matthieu 11 :4-6, Jésus rappelle que la mission est destinée à ceux qui ne comptent plus sur les hommes, mais sur Dieu. C’est l’exemple de la veuve de Sarepta et de Naaman le Syrien, deux étrangers ayant bénéficié de la grâce divine. Ainsi, le service chrétien doit donc être fondé sur une obéissance totale à Dieu, et non sur des intérêts personnels ou des stratégies humaines. Les véritables bénéficiaires sont ceux que Dieu choisit, souvent en dehors des cadres établis de l’Eglise, a-t-il fait observer. Le missionnaire, quant à lui, doit faire preuve d’intégrité et d’écoute, en se laissant guider par le Saint-Esprit.
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Sommes-nous à l’écoute des plus vulnérables ? Répondons-nous avec miséricorde et engagement ?
- Des obstacles à surmonter
L’engagement social de l’Église ne se fait pas sans opposition. Jésus lui-même a rencontré des résistances, notamment de la part des autorités religieuses de son époque. Il était critiqué pour son approche inclusive et sa capacité à casser les codes établis. Aujourd’hui encore, ceux qui œuvrent pour la justice sociale peuvent être confrontés à l’incompréhension et au rejet.
Pourtant, le ministère social reste une mission essentielle. Il ne s’agit pas uniquement d’aider matériellement, mais de redonner une dignité aux exclus, de leur montrer qu’ils ont de la valeur aux yeux de Dieu et de la société. Comme Bartimée, qui a retrouvé la vue et suivi Jésus sur le chemin, ceux qui sont aidés doivent être encouragés à se relever et à avancer avec foi.
Alors que l’État perd de plus en plus d’influence dans la protection sociale, l’Église est plus que jamais appelée à prendre le relais. La mission intégrale ne se limite pas à l’annonce de l’Évangile : elle inclut également des actions concrètes pour soulager les souffrances et redonner espoir. L’Église est appelée à être une mission holistique dans le monde.
L’histoire de Bartimée nous invite à repenser notre engagement en tant que chrétiens, a souligné pasteur Alain BAKO en conclusion. Sommes-nous à l’écoute des plus vulnérables ? Répondons-nous avec miséricorde et engagement ?
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Que chaque chrétien prenne part à cette mission et devienne un acteur du changement.
Continuons à être des témoins vivants de l’amour du Christ à travers un ministère social dynamique et bienveillant. Que chaque chrétien prenne part à cette mission et devienne un acteur du changement. Plus qu’un devoir, c’est une nécessité pour manifester l’amour du Christ dans un monde en quête de sens et de justice.
Que le Seigneur nous donne la force et le zèle pour accomplir cette mission. Amen.
Pour le Journal Chrétien
Emmanuel LANKAONDE