Un 9e groupe à l’Assemblée fait perdre à LaRem sa majorité
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – La naissance, mardi à l’Assemblée nationale, d’un nouveau groupe politique majoritairement composé de déçus de La République en marche (LaRem) fait perdre la majorité absolue au mouvement d’Emmanuel Macron, à deux ans de la fin de son mandat.
La liste des 17 membres de la formation baptisée « Ecologie Démocratie Solidarité » annonce la migration de sept députés du groupe LaRem et apparentés, qui tombe à 288 élus, sous la barre des 289 requis.
Matthieu Orphelin, disciple de l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, et Paula Forteza, proche du mathématicien Cédric Villani, également inscrit, codirigeront ce groupe à vocation sociale et écologiste où figurent l’ex-ministre socialiste Delphine Batho et les députés LaRem Emilie Cariou, Aurélien Taché et Guillaume Chiche.
Le président de l’Assemblée Richard Ferrand a ironisé sur ces « tribulations de la vie parlementaire », expliquant sur France 2 que « la majorité reste la majorité », notamment grâce aux 46 députés du MoDem.
« C’est une trahison », a dit à Reuters un député LaRem sous couvert d’anonymat, jugeant « dangereux » d’agir ainsi alors que la France entre dans une zone de fortes turbulences économiques et sociales liées à l’épidémie de coronavirus.
« Je comprends leur envie de quitter le groupe au regard de son fonctionnement interne mais une initiative isolée en ce moment est très contre-productive », a jugé une autre élue.
Envisagé depuis un an, le groupe a informé Emmanuel Macron de ses intentions en mars et a formalisé son projet ces derniers jours, malgré les pressions venues du parti et de l’exécutif, ont rapporté ses initiateurs.
« Il y a dans ce groupe non pas des aigris, des déçus mais des députés qui veulent travailler au dépassement d’oppositions stériles », a déclaré Hubert-Julien Laferrière lors d’une conférence de presse. « Aucun de nous ici ne trahit ses engagements de 2017, c’est plutôt la majorité qui s’en est éloignée. »
Aurélien Taché juge urgent d’accélérer, sous peine de favoriser le Rassemblement national, finaliste de la présidentielle en 2017.
« Si nous n’avançons pas et si nous n’avons pas des résultats très vite, malheureusement en 2022 les Français risquent de faire le choix du pire », a-t-il considéré.
(Elizabeth Pineau, édité par Jean-Michel Bélot)