Minsk indique avoir obtenu le soutien sécuritaire de Moscou
MINSK/MOSCOU (Reuters) – Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a indiqué, après un entretien samedi avec le président russe Vladimir Poutine, avoir obtenu le soutien de la Russie pour assurer la sécurité de la Biélorussie confrontée à une vague de contestation après le résultat contesté de l’élection présidentielle.
Les deux chefs d’Etat se sont entretenus alors que des milliers de Biélorusses sont descendus dans les rues de Minsk pour réclamer une nouvelle fois le départ d’Alexandre Loukachenko.
Alexandre Loukachenko, lors de son entretien avec Vladimir Poutine, a laissé entendre que la contestation en Biélorussie visait à déstabiliser l’ensemble de la région.
« Il ne s’agit plus seulement d’une menace pour la Biélorussie. Défendre la Biélorussie, c’est défendre notre espace, la communauté des états (indépendants, organisée autour de la Russie)… La plupart de ceux qui descendent dans la rue ne le comprennent pas », a-t-il déclaré.
La chef de file de l’opposition, Svetlana Tikhanoskaïa, a appelé vendredi depuis la Lituanie où elle est réfugiée à des rassemblements pacifiques ce week-end dans toute la Biélorussie pour réclamer un nouveau décompte des voix, accentuant la pression sur le régime.
La candidate, qui avait réussi à unifier l’opposition avant l’élection de dimanche dernier, a été créditée d’un peu moins de 10% des voix tandis que l’inamovible président, au pouvoir depuis 1994, était proclamé vainqueur avec un score de 80% des suffrages.
Dans un communiqué cité par les agences de presse russes, le Kremlin a fait savoir que les deux chefs d’Etat s’étaient montrés confiants dans le fait que les « problèmes » seraient bientôt résolus. Le communiqué ne mentionne toutefois pas de soutien sécuritaire à la Biélorussie.
« Les forces destructrices ne doivent pas porter atteinte à la coopération entre la Biélorussie et la Russie », a commenté la présidence russe, qui craint de voir se reproduire chez son allié le même scénario qu’en Ukraine en 2014.
Les liens entre la Russie et la Biélorussie ont été mis à rude épreuve avant l’élection présidentielle après la décision de Moscou de réduire les subventions au gouvernement d’Alexandre Loukachenko.
La Russie considère la Biélorussie comme une zone-tampon stratégique face à l’OTAN et l’Union européenne.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a déclaré samedi que les Etats-Unis étaient en discussions avec l’Union européenne au sujet de la situation en Biélorussie.
Des milliers de Biélorusses se sont rassemblés samedi à Minsk pour déposer des fleurs sur le site où un manifestant a été tué par les forces de l’ordre cette semaine.
(Andrei Makhovsky et Polina Devitt, version française Tangi Salaün et Matthieu Protard)
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