Emmanuel Macron promet d' »aller très vite » sur le plan hôpital
PARIS (Reuters) – Emmanuel Macron a effectué vendredi une visite surprise à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, où il s’est efforcé de rassurer les personnels soignants et a promis d’accélérer la mise en place d’un plan de revalorisation des carrières du médical et du paramédical.
« Il faut aller très vite. La confiance ne passera que si on va vite », a déclaré le président de la République, accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran, lors d’une discussion avec des médecins et des cadres du personnel soignant.
Olivier Véran a pour mandat de s’atteler au dossier des revalorisations dès la semaine prochaine, a promis Emmanuel Macron. « J’ai demandé au ministre un travail express », a dit le chef de l’Etat, qui s’était déjà rendu le 27 février dernier à la Pitié-Salpêtrière, où le premier patient français atteint du COVID-19 est décédé.
Emmanuel Macron avait annoncé le 25 mars dernier à Mulhouse une prime exceptionnelle pour les personnels soignants et tous les fonctionnaires mobilisés face au coronavirus et promis qu’un plan massif d’investissement et de revalorisation des carrières à l’hôpital serait mis en place à l’issue de la crise sanitaire.
Mais les mesures prises jusqu’ici par le gouvernement, dont le versement d’une prime allant de 500 à 1.500 euros pour les soignants, entériné vendredi par un décret publié au Journal officiel, et la remise d’une « médaille de l’engagement » face à l’épidémie, peinent à combler les attentes du personnel hospitalier.
L’hôpital « ne veut pas de médailles, juste des moyens », a réagi jeudi le collectif inter-hôpitaux.
« Il faut un choc salarial », a renchéri vendredi le président de la Commission médicale d’établissement de la Pitié-Salpêtrière, Thomas Similowski, devant le chef de l’Etat.
« On ne peut pas revenir comme avant », a insisté le médecin, préconisant également une « porosité entre les carrières ». « Quand on entre à l’hôpital, il faut qu’il y ait des perspectives. »
Emmanuel Macron est convenu que les primes ne suffiraient pas: « Le décret sur les primes est sorti mais il faut sortir de la tête des gens que ce sera la seule réponse. »
« Il faut reconstruire un pacte de confiance, avec souplesse et innovation », a poursuivi le chef de l’Etat, assurant qu’il ne comptait pas revenir sur les premières réformes de l’hôpital mises en place au début de son mandat.
« On croyait qu’on était vraiment en train de changer les choses, que tout était réglé par les plans en cours (…) On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée », a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant: « C’est très cruel pour moi. »
(Michel Rose, Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Philippe Lefief)
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