Les violences du Capitole annoncent un encadrement plus strict des réseaux sociaux, dit Thierry Breton
BERLIN (Reuters) – Les violences commises la semaine dernière au Capitole par des partisans de Donald Trump annoncent une nouvelle ère de réglementation plus stricte sur les réseaux sociaux, tout comme les attentats du 11 septembre 2001 ont conduit à une lutte mondiale contre le terrorisme, estime le commissaire européen au Marché intérieur.
« Tout comme le 11-Septembre a marqué un changement de paradigme pour la sécurité mondiale, 20 ans plus tard, nous assistons à un avant et un après concernant le rôle des plates-formes numériques dans notre démocratie », écrit Thierry Breton dans une tribune publiée sur le site américain Politico.
Twitter a décidé vendredi dernier de suspendre de façon permanente le compte du président américain @realDonaldTrump, suivi par près de 90 millions de personnes, en arguant du « risque d’une nouvelle incitation à la violence » à la suite à l’assaut de ses partisans au Capitole.
Apple, Amazon et Alphabet, maison mère de Google, ont également suspendu l’application Parler de leurs plates-formes de téléchargement, jugeant que le réseau social n’avait pas pris les mesures nécessaires pour limiter les publications incitant à la violence.
« S’il quelqu’un doute encore que les plates-formes en ligne soient devenues des acteurs systémiques dans nos sociétés et nos démocraties, les événements de la semaine dernière au Capitole » sont une réponse, poursuit Thierry Breton.
Pour le commissaire européen, la décision des réseaux sociaux de bloquer le compte de Trump montre qu’ils ont enfin reconnu leur responsabilité dans la publication des contenus et qu’ils disposent des moyens pour empêcher leur propagation.
« Ils ne peuvent plus occulter leur responsabilité envers la société en faisant valoir qu’ils fournissent simplement des services d’hébergement », a-t-il estimé.
L’Union européenne s’est dotée le mois dernier de nouvelles règles visant à contrôler les géants du numérique tels qu’Amazon, Apple, Facebook et Google, via deux projets de loi, baptisés Digital Services Act (DSA) et Digital Markets Act (DMA).
(Sabine Siebold; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Philippe Lefief)
Faites un don au Journal Chrétien avant le 31 décembre et bénéficiez de 66% de déduction fiscale