La France convoque l’ambassadeur de Chine après des propos « inacceptables »
PARIS (Reuters) – Le ministère français des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Chine après des menaces et insultes répétées à l’encontre de parlementaires et d’un chercheur français, a fait savoir lundi la porte-parole du Quai d’Orsay.
« Après la multiplication des propos inacceptables tenus publiquement par l’ambassade de Chine ces derniers jours, y compris sous la forme d’insultes et de menaces à l’encontre de parlementaires et d’un chercheur français, nous rappelons les règles élémentaires consacrées par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui s’attachent au fonctionnement d’une ambassade étrangère, notamment s’agissant de sa communication publique », a dit Agnès von der Mühll lors d’un point quotidien avec la presse.
« L’ambassade est invitée à s’y conformer strictement », a-t-elle ajouté.
L’ambassadeur de Chine, Lu Shaye, avait déjà été convoqué par le Quai d’Orsay en avril dernier à la suite de messages et de tweets de l’ambassade défendant la gestion par Pékin de la pandémie de COVID-19 et critiquant sa gestion par les pays occidentaux.
Lu Shaye est attendu mardi au ministère.
La semaine dernière, l’ambassade de Chine a ciblé des parlementaires français souhaitant se rendre prochainement à Taïwan, s’attirant les foudres du Quai..
Depuis, l’ambassade s’en est aussi prise à Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le qualifiant de « petite frappe » sur Twitter.
« Dans nos relations avec la Chine, il n’y a pas de place pour les insultes et les tentatives d’intimidation contre des élus de la République et des chercheurs », a souligné sur Twitter le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Le Quai d’Orsay a indiqué qu’il convoquait également l’ambassadeur de Chine pour protester contre la décision de Pékin d’imposer des sanctions contre plusieurs Européens, dont des parlementaires tant européens que français nationaux, dont l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann.
La Chine entend ainsi riposter aux sanctions décidées lundi par l’Union européenne contre quatre responsables chinois pour atteintes aux droits de l’homme contre les Ouïghours dans le Xinjiang.
« Ce n’est pas en s’en prenant à la liberté académique, à la liberté d’expression et aux libertés démocratiques fondamentales, que la Chine répondra aux préoccupations légitimes de l’Union européenne, ni qu’elle nourrira le dialogue avec les 27 », a déclaré Agnès von der Mühll.
(John Irish, version française Matthieu Protard, édité par Bertrand Boucey)
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