Hong Kong: Plusieurs dizaines d’opposants arrêtés en vertu de la loi sur la sécurité
par Yanni Chow et Yoyo Chow
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HONG KONG (Reuters) – La police de Hong Kong a annoncé mercredi avoir arrêté 53 personnes dans le cadre d’une opération sans précédent contre le mouvement démocrate depuis l’instauration en juin, à l’initiative de Pékin, de la loi sur la sécurité nationale.
Ce coup de filet mené à l’aube est considéré comme une conséquence du vote officieux organisé en juillet par l’opposition pour désigner des candidats aux élections législatives, qui ont été reportées.
Soixante-douze perquisitions ont été effectuées, précisent les forces de l’ordre. D’après la presse locale, les locaux d’un institut de sondage, d’un cabinet d’avocats et de plusieurs organes de presse – Apple Daily, Stand News et Immediahk – ont notamment été fouillés.
Le secrétaire hongkongais à la sécurité a confirmé l’arrestation de plusieurs individus soupçonnés de vouloir « renverser » le gouvernement local. John Lee, qui s’exprimait au Parlement, a déclaré que les autorités ne toléreraient aucun acte de « subversion ».
Un peu plus tôt, le Parti démocratique et divers comptes privés sur les réseaux sociaux avaient signalé l’arrestation de plusieurs dizaines de militants et de représentants politiques démocrates, alimentant les craintes d’un durcissement autoritaire, six mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
Hong Kong et Pékin jugent le texte, qui punit ce que la Chine définit comme des actes de sécession, de subversion, de terrorisme et de collusion avec des puissances étrangères, nécessaire pour ramener l’ordre dans le territoire après les manifestations antigouvernementales parfois violentes de 2019.
Ses détracteurs y voient une atteinte aux libertés garanties aux habitants de l’ancienne colonie britannique.
L’ADMINISTRATION BIDEN « AU COTÉ DE LA POPULATION DE HONG KONG »
Cette vague d’arrestations pourrait alimenter les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, à deux semaines de l’investiture de Joe Biden.
La Maison blanche n’a pas répondu à une demande de commentaire. Antony Blinken, choisi par Joe Biden comme secrétaire d’Etat, promet sur Twitter que la prochaine administration « se tiendra au côté de la population de Hong Kong et contre la répression de la démocratie de la part de Pékin ».
Le Royaume-Uni a également a également réagi aux arrestations, en les qualifiant d’attaque grave contre les droits de la région administrative spéciale.
« L’arrestation massive d’hommes politiques et de militants à Hong Kong est une attaque grave contre les droits et libertés de Hong Kong tels qu’ils sont protégés par la Déclaration commune », a déclaré le ministre des affaires étrangères Dominic Raab.
« Ces arrestations démontrent que les autorités de Hong Kong et de Chine ont délibérément trompé le monde sur le véritable objectif de la loi de sécurité nationale, qui est utilisée pour écraser la dissidence et les opinions politiques opposées ».
Selon la presse hongkongaise, parmi les dizaines de personnes arrêtées mercredi se trouvent les anciens élus et membres éminents du mouvement démocrate James To, Lam Cheuk Ting et Lestem Shum.
Joshua Wong, l’une des figures de la contestation, a déclaré via les réseaux sociaux que la police avait mené mercredi matin une perquisition à son domicile. Joshua Wong a été arrêté en septembre dernier pour des accusations liées aux manifestations de 2019 et a été condamné à 13 mois et demi de prison.
Sur sa page Facebook, le Parti démocratique a déclaré que la police avait arrêté les militants pour leur participation à un scrutin organisé de manière indépendante l’an dernier afin de choisir des candidats pour les élections législatives. Les gouvernements hongkongais et chinois avaient prévenu à l’époque que cette démarche pourrait constituer une infraction à la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
La tentative de l’opposition démocrate d’obtenir la majorité au Conseil législatif, le parlement local constitué de 70 sièges, a été vue comme un « acte de subversion, en violation de la loi de sécurité nationale », a écrit le Parti démocratique.
(version française Jean Terzian, Jean-Philippe Lefief, Dagmarah Mackos, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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