France: Recours contre la prorogation du délai de mise en service de l’EPR de Flamanville
PARIS (Reuters) – « Sortir du nucléaire » conteste en justice le décret prorogeant de quatre ans le délai de mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche), annonce mercredi un communiqué du réseau associatif qui conteste la légalité du texte pris le 25 mars dernier.
Selon cette association, le décret est illégal dans la mesure où les modifications qu’il prévoit auraient dû être précédées d’une réactualisation de l’évaluation environnementale du projet.
« Sortir du nucléaire » déplore par ailleurs un procédé « profondémment malhonnête », notamment parce que le décret a été pris en plein confinement, « en catimini, sans procédure de participation du public, comme s’il s’agissait simplement d’actualiser formellement une date devenue obsolète en raison des retards successifs du chantier ».
Il souligne que le décret passe sous silence le fait que l’état actuel du réacteur construit par EDF n’ait « plus grand-chose à voir avec ce que décrit le décret d’autorisation de création initial ».
Ce dernier posait plusieurs exigences de qualité, dans la conception et dans la fabrication du réacteur, or « d’importants défauts ont été découverts sur le couvercle et le fond de cuve », si bien qu’une rupture des composants majeurs de l’ouvrage ne peut plus être exclue.
En octobre, EDF a encore revu en hausse le coût de construction de la centrale nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, désormais évalué à 12,4 milliards d’euros. Ce réacteur, toujours en construction depuis le lancement du chantier en 2007, devait initialement entrer en production en 2012 pour une facture estimée autour de 3,5 milliards.
(Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)