Le coronavirus fait plonger l’économie française au premier trimestre
par Myriam Rivet et Leigh Thomas
PARIS (Reuters) – L’économie française a sans surprise connu au premier trimestre un trou d’air d’une ampleur inédite depuis l’après-guerre, affichant une contraction de 5,8% sous l’effet de la quasi-paralysie de l’activité et du plongeon de la consommation découlant de l’instauration du confinement le 17 mars.
Selon les premiers résultats publiés jeudi par l’Insee, après un quatrième trimestre 2019 déjà pénalisé par les grèves dans les transports avec un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB), le début de l’année 2020 voit le PIB enregistrer une baisse sans précédent depuis le début de cette série en 1949.
A titre de comparaison, ce net recul, principalement lié à l’arrêt des activités « non essentielles » dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de nouveau coronavirus, est plus important que celui enregistré au moment de la crise financière (–1,6% au T1 2009) ou au moment de Mai-68 (–5,3% au T2 1968).
L’Insee précise cependant que cette première estimation, en dépit de l’adaptation de sa méthodologie du fait d’un contexte inédit « reste fragile et est davantage susceptible d’être révisée » dans ses prochains publications.
Cette contraction s’avère plus marquée que les attentes des économistes interrogés par Reuters, qui tablaient en moyenne sur une baisse de 3,5% du PIB par rapport au trimestre précédent, mais comparable à la prévision d’un recul d’environ 6% du PIB livrée par la Banque de France au début du mois.
Avec ce repli brutal, le PIB de la France est revenu à son niveau du quatrième trimestre 2015, souligne sur Twitter Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management.
« Le retour vers le niveau de PIB de 2019 prendra plusieurs années », prévient-il.
REDRESSEMENT TRÈS PROGRESSIF APRÈS UN PLONGEON AU T3
Alors que l’activité du premier trimestre n’a été pénalisée que pendant deux semaines par le confinement, la contraction du PIB s’annonce encore plus marquée pour le trimestre en cours, et les économistes d’Euler Hermes tablent sur une chute de 16% du PIB pour la période avril-juin.
« Nous prévoyons seulement une reprise très progressive de l’activité pendant le déconfinement, qui devrait s’étaler sur trois ou quatre mois », précisent-ils dans une note en tablant sur une contraction de 8,9% du PIB pour l’ensemble de l’année.
Une prévision comparable à celle des économistes d’ING (à environ -9%), qui préviennent cependant dans une note que ce scénario repose sur l’hypothèse d’un redressement rapide au troisième trimestre et soulignent qu’une part « non négligeable de (l’) impact exceptionnel (de cette crise) devrait persister au-delà de la reprise attendue au second semestre ».
Dans ses dernières prévisions, publiées mi-avril, le gouvernement anticipe une contraction de 8% du PIB cette année.
La confiance des différents acteurs économiques sera cruciale pour la suite, puisque le lent retour à la normale sera notamment conditionné par une reprise de l’investissement et de la consommation des ménages. Mais les craintes sur le chômage pourraient favoriser l’attentisme et les inciter à épargner plutôt qu’à consommer, notent les économistes d’Euler Hermes.
De fait, la fermeture de nombreux commerces avec l’instauration du confinement mi-mars a fait caler la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française, qui affiche un recul de 6,1% sur l’ensemble du premier trimestre. La baisse s’est manifestée tant pour les biens (–7,3%) que pour les services (–5,2%).
LA CONSTRUCTION À LA PEINE
Sur le seul mois de mars, les dépenses de consommation des ménages en biens ont quant à elles chuté de 17,9%, selon une note distincte de l’Insee également publiée jeudi.
« Il s’agit de la plus forte baisse jamais enregistrée sur un mois depuis le début de la série en 1980 », souligne l’Insee en précisant que seule la consommation alimentaire a nettement augmenté (+7,8% après –0,1% en février).
Au cours du premier trimestre, l’activité économique a également été tirée à la baisse par un plongeon de l’investissement global (-11,8%), qu’il s’agisse des entreprises confrontées à des problèmes de trésorerie du fait de la crise (-11,4%) ou des ménages (-13,6%), dont l’investissement recouvre pour l’essentiel les achats de logements neufs.
Avec l’arrêt des chantiers à partir de mi-mars, l’investissement dans la construction a chuté de 13,8%.
Ce secteur a aussi été le plus affecté par la chute de la production (-12,6%), se distinguant dans une production totale de biens et services pourtant déjà en forte baisse (-5,5%).
Au total, avec une contribution négative à l’évolution du PIB de -6,6 points, le coup d’arrêt de la demande intérieure finale est le principal responsable du plongeon du PIB.
La contribution de la variation des stocks des entreprises a été positive à hauteur de +0,9 point, faute de débouchés, tandis que la contribution négative du commerce extérieur est restée limitée, à -0,2 point après +0,1 point.
Sur les trois premiers mois de l’année, les exportations ont connu un recul marqué (-6,5%), tout comme les importations (-5,9%).
(Myriam Rivet, avec Leigh Thomas, édité par Jean-Michel Bélot)
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