Treize soldats français tués au Mali dans une collision d’hélicoptères
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par Tangi Salaün et Sophie Louet
PARIS (Reuters) – Treize militaires français ont été tués lundi soir dans l’est du Mali dans la collision de leurs deux hélicoptères, alors qu’ils effectuaient, de nuit, une mission d’appui à des commandos Barkhane engagés au sol contre des djihadistes.
Il s’agit de la perte la plus lourde en une seule journée pour l’armée française depuis les 58 morts de l’attentat du Drakkar, à Beyrouth, en 1983.
C’est aussi le coup le plus rude subi par la France depuis son engagement en 2013 au Mali avec l’opération Serval, puis en 2014 dans l’ensemble du Sahel avec Barkhane. Trente-huit soldats y sont « morts pour la France », principalement au Mali.
Les treize soldats tombés lundi sont morts « pendant une opération de combat contre des groupes armés djihadistes (pendant) une nuit sans lune, dans une obscurité totale », a déclaré mardi la ministre des Armées, Florence Parly, pendant une conférence de presse.
Après trois jours de traque dans la région du Liptako Gourma, les commandos Barkhane ont établi le contact en fin de journée avec des hommes armés soupçonnés d’appartenir au groupe Etat islamique au Grand Sahara, la branche sahélienne de Daech, a précisé le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre.
Des hélicoptères envoyés en renfort « ont mené une opération de reconnaissance à basse altitude, de nuit, à la poursuite d’un pick-up qui fuyait vers le Nord », a-t-il détaillé. « C’est alors que la collision s’est produite. »
Les deux pilotes d’un hélicoptère de combat Tigre et les cinq membres d’équipage d’un hélicoptère multifonctions Cougar – tous basés à Pau, dans les Pyrénées-Atlantique – ainsi que six soldats de la 27e brigade d’infanterie de montagne embarqués à bord du Cougar ont été tués sur le coup.
L’enquête a été confiée au BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses), « comme c’est le cas pour tout accident aérien », a annoncé Florence Parly, qui est attendue dans les prochains jours sur la base de Barkhane à Gao.
UN « BOURBIER » SAHÉLIEN ?
Emmanuel Macron, qui présidera dans quelques jours une cérémonie d’hommage national aux Invalides, a exprimé sa « profonde tristesse » sur son compte twitter. « Ces treize héros n’avaient qu’un seul but : nous protéger », a-t-il dit, promettant la poursuite de l’engagement de la France.
L’Assemblée nationale a observé une minute de silence en leur mémoire.
Seule note discordante, le groupe parlementaire La France Insoumise a estimé qu’il était temps que Paris s’engage sur un calendrier de retrait du Mali.
« Pourquoi nos soldats sont au Mali ? Quels sont les objectifs ? (…) On a l’impression qu il n’y a pas de stratégie, pas de plan de sortie. On met des pansements sur une jambe de bois. Il faut que le gouvernement dise quand la France va quitter le Mali », a déclaré à Reuters le député insoumis Bastien Lachaud.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont l’armée a subi de lourdes pertes ces derniers mois, a estimé de son côté que les soldats français étaient « morts pour le Mali, morts pour le Sahel, morts pour la Liberté ».
De nombreux dirigeants étrangers ont fait par de leurs condoléances, dont la chancelière allemande Angela Merkel.
Des responsables français déplorent régulièrement que le contingent de 4.500 soldats français soit trop seul face à la menace djihadiste au Sahel, même si Florence Parly a insisté à plusieurs reprises mardi sur le soutien de ses alliés européens et dans la région.
« La France n’est pas seule au Sahel », a-t-elle assuré. « Cette solidarité nous renforce, elle nous permet de continuer le combat. »
Face à la crainte d’un « bourbier », Emmanuel Macron a impulsé en juin 2017 le déploiement d’une force conjointe du G5 Sahel (Tchad, Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso) pour appuyer les efforts de l’armée française et relayer à terme cette dernière.
Forte de quelque 5.000 hommes, la force du G5 Sahel peine toutefois à devenir pleinement opérationnelle et manque de moyens financiers et capacitaires.
(Avec Elizabeth Pineau et John Irish à Paris, Anna Pujol-Mazzini à Dakar, Thomas Seythal à Berlin, édité par Jean-Michel Bélot)
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