Cameroun/Présidentielle 2025 : Bello Bouba promet le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo
Présidentielle 2025 : Bello Bouba promet le rapatriement des dépouilles d’Ahmadou Ahidjo et de sa famille
En présentant son programme politique à la presse, ce 8 août 2025 à Yaoundé, le président national de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Bello Bouba Maïgari, a annoncé que son projet de société, fondé sur l’unité nationale, la démocratie et le progrès, accorde une place prépondérante au retour et à un hommage officiel aux dépouilles du président Ahmadou Ahidjo, de son épouse et de sa fille, inhumés au Sénégal.
« Je conclurai un accord avec la famille de Anotre premier président Ahmadou Ahidjo pour le rapatriement de son corps, qui repose depuis 36 ans à Dakar, ainsi que ceux de son épouse et de sa fille. Les honneurs dus au président Ahmadou Ahidjo, conformément au rôle qu’il a joué dans l’histoire de notre pays, lui seront rendus », a déclaré le candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain.
Pour de nombreux Camerounais, la mémoire d’Ahmadou Ahidjo reste insuffisamment honorée. C’est également l’avis de l’enseignant d’histoire Amadou Sehou qui, dans un article scientifique publié en mars dernier, affirme que la figure du premier président a été sous-estimée dans le rapport de la commission franco-camerounaise pilotée par l’historienne Karine Ramondy, portant sur l’histoire du Cameroun entre 1945 et 1971.
« Malgré son érudition et le nombre de sources consultées, ce rapport-livre reste tributaire d’une lecture de l’histoire sous le prisme des adversaires d’Ahidjo, essentiellement issus de l’Union des populations du Cameroun, militants ou sympathisants en exil », soutient l’universitaire.
Un contexte historique souvent négligé
Dans son article, Amadou Sehou retrace le parcours d’un homme politique forgé dans l’adversité : milieu familial modeste, hostilité d’une partie des autorités traditionnelles du Septentrion, confrontation avec les figures majeures de la politique camerounaise avant et après l’indépendance.
« Le contexte de l’accession à l’indépendance est peu pris en compte pour expliquer certaines décisions et textes jugés répressifs, alors qu’ils répondaient aux besoins de mise en place de l’État », estime-t-il. Il interroge : « Quid de la poursuite des exactions et des opérations de terreur dans certaines régions, malgré la proclamation de l’indépendance, au nom d’une “vraie” indépendance, au prix de la vie de nos compatriotes ? » Et de conclure : « Il est légitime de s’interroger sur la frontière entre nationalisme et banditisme pour ceux qui ont continué la lutte après 1960. »
L’inscription de ce point au programme de Bello Bouba relance ainsi le débat sur la place accordée aux figures historiques qui ont contribué à bâtir le Cameroun depuis l’indépendance.
Avec Stopblablacam
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