Face à l’atermoiement américain, Kyiv pousse l’UE à des sanctions plus sévères contre Moscou
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par Tom Balmforth
KYIV (Reuters) – L’Ukraine va demander à l’Union européenne (UE) d’envisager de prendre de nouvelles mesures pour isoler Moscou, incluant la saisie d’actifs russes et l’application de sanctions pour les acheteurs de pétrole russe, alors que le président Donald Trump s’est abstenu de durcir les sanctions américaines.
Dans un livre blanc encore non publié, l’Ukraine exhorte l’UE à adopter une attitude plus agressive et plus indépendante sur les sanctions, à l’heure où les doutes pèsent sur le futur rôle américain sur le dossier.
Dans ce rapport de 40 pages, Kyiv appelle Bruxelles à adopter la législation pour accélérer la saisie d’actifs d’individus sanctionnés et de les transférer en Ukraine. Les personnes sanctionnées pourraient alors demander une compensation à la Russie.
Les Vingt-Sept devraient prendre un ensemble de mesures pour faire en sorte que ses sanctions soient appliquées plus durement au-delà de son territoire, notamment aux entreprises étrangères qui utilisent leur technologie pour venir en aide à la Russie.
Kyiv appelle aussi à « introduire des sanctions secondaires sur les acheteurs de pétrole russe », une mesure qui pourrait toucher de gros clients comme l’Inde ou la Chine. C’est un pas que l’UE s’est refusé à franchir jusqu’ici, alors que Donald Trump a d’ores et déjà exclu de suivre cette voie.
Selon le livre blanc, l’UE devrait envisager de recourir davantage à des votes à la majorité relative en matière de sanctions, afin d’éviter que des Etats membres ne bloquent de telles décisions qui requièrent l’unanimité jusqu’ici.
L’UE et la Grande-Bretagne ont annoncé mardi de nouvelles sanctions contre la Russie sans attendre les États-Unis, au lendemain d’un entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui n’a abouti à aucune promesse de cessez-le-feu en Ukraine.
Après son entretien avec le chef du Kremlin, le président américain s’est entretenu avec les dirigeants européens et de l’Ukraine pour leur annoncer qu’il ne voulait pas imposer de nouvelles sanctions contre la Russie et souhaité donner le temps que des discussions prennent place, a indiqué à Reuters une source proche du dossier.
« INCITER L’UE »
Publiquement, l’Ukraine se garde d’émettre des critiques à l’égard de Washington depuis l’altercation entre Donald Trump et le président ukrainien Volodimir Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison blanche en février.
Mais Kyiv porte un oeil aiguisé sur l’engagement américain récent.
« Aujourd’hui, en pratique, Washington a cessé de participer à presque toutes les plateformes intergouvernementales axées sur les sanctions et le contrôle des exportations », indique le livre blanc.
L’administration Trump a ralenti le travail des groupes chargés de faire respecter les plafonds du prix du pétrole russe, a dissous un groupe de travail chargé des violations des sanctions et a réassigné un nombre important d’experts de ces dossiers vers d’autres secteurs, est-il ajouté dans le document ukrainien.
Le texte pointe l’incertitude qui règne autour de la position américaine qui a ralenti la coordination militaire et le rythme des mesures de rétorsion en matière d’économie.
Cette incertitude devrait « inciter l’UE à assumer un rôle prépondérant dans le domaine. »
« COUP DUR »
Kyiv craint que le fait que Washington s’éloigne du consensus occidental sur les sanctions puisse faire vaciller l’UE, qui s’appuie traditionnellement sur l’unanimité pour prendre des décisions importantes.
« Le retrait américain du retrait de sanctions (pourrait) être un coup dur à l’unité de l’UE », confie un membre du gouvernement ukrainien à Reuters.
Bruxelles ne peut pas rivaliser avec le poids américain concernant la pression économique appliquée sur la Russie. Le rôle essentiel des Etats-Unis sur les sanctions réside en grande partie dans la dominance du dollar dans le commerce international.
Néanmoins, l’allègement des sanctions américaines à l’encontre de la Russie n’entraînerait pas un retour significatif des investisseurs étrangers et des investissements si l’Europe restait ferme, a déclaré Craig Kennedy, expert en énergie russe au Davis Center, à Harvard.
« L’Europe a bien plus de cartes en mains qu’on ne le pense », affirme-t-il.
(Reportage de Tom Balmforth; version française Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)
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