Batteries: ACC va lever près de €1 md pour sa gigactory en France, selon des sources
PARIS (Reuters) – Automotive Cells Company (ACC) va signer prochainement un nouveau prêt bancaire pour financer le deuxième bloc de production de sa gigafactory du Nord de la France, a dit mercredi à Reuters un porte-parole d’ACC, signe que le projet continue de monter en cadence malgré l’atonie du marché de l’électrique et la concurrence d’autres chimies de batteries.
Le prêt, garanti par les deux principaux actionnaires et clients d’ACC, les constructeurs automobiles Stellantis et Mercedes-Benz Group, avoisine un milliard d’euros, ont également indiqué deux sources proches du dossier, confirmant une information des Echos.
Stellantis et Mercedes n’ont pas répondu dans l’immédiat aux demandes de commentaires. Le troisième actionnaire, TotalEnergies, a refusé de commenter ces informations.
La gigafactory française d’ACC compte déjà un premier bloc de production en activité, doté d’une capacité maximale de 15 gigawatt-heure (GWh), auquel s’ajoutera un deuxième bloc de 13 GWh déjà en construction.
Les incertitudes sur la croissance du marché de l’électrique et les profondes difficultés financières du précurseur européen Northvolt posent régulièrement question sur l’avenir des autres projets d’usines de batteries qui ont fleuri sur le sol européen afin de réduire la dépendance du continent à l’Asie.
Malgré le contexte, ACC a réaffirmé mardi son intention de poursuivre la montée en cadence de sa production de batteries NMC à Billy-Berclau/Douvrin (Pas-de-Calais), et alors que Stellantis a annoncé le même jour un projet de gigactory avec le chinois CATL en Espagne pour des batteries utilisant la technologie LFP concurrente.
Le NMC, à plus forte densité énergétique mais plus cher, se prête aux véhicules électriques plus gros et plus haut de gamme tandis que le LFP, moins dense mais plus abordable, sied aux petite voitures low cost.
Toutes deux variantes du lithium-ion, ces technologies sont complémentaires en termes de capacité et de puissance, a estimé mercredi Maxime Bleskine, directeur général et co-fondateur de VoltR, une start-up française spécialisée dans le reconditionnement de batteries au lithium, au cours d’une conférence.
« La différence ne se résume pas à : ‘il y en a une qui est meilleure que l’autre' », a-t-il ajouté.
Au-delà des deux blocs d’ACC en France, ses autres plans d’expansion ne sont en revanche toujours pas finalisés.
Le groupe, qui a suspendu ses projets de gigafactories en Allemagne et en Italie dans le cadre d’une réflexion notamment sur les choix de chimie, entend détailler ses feuilles de route industrielles et technologiques au cours du premier semestre 2025.
En France, la construction d’un troisième bloc de production, qui porterait la capacité totale du site aux 40 GWh envisagés jusqu’ici, n’est pas non plus encore décidée à ce stade, a indiqué un porte-parole d’ACC.
(Reportage Gilles Guillaume, avec Benjamin Mallet à Paris et Victoria Waldersee à Francfort, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)
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