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Cameroun : accusé de financements illicites, le REDHAC est suspendu de toute activité dans le pays

Dans une décision rendue public le 06 décembre dernier, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji , suspend les activités de l’ONG dirigée par Maximilienne Ngo Mbe, sur l’ensemble du territoire national camerounais.

Deux décisions officielles ont été prises à cet effet : l’une suspend le Redhac pour une durée de trois mois, tandis que l’autre déclare sa nullité juridique pour « défaut d’autorisation et activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national ». Cette dernière décision entraîne une interdiction définitive des activités de l’ONG sur le territoire camerounais.

Le ministre de l’Administration territoriale accuse le Redhac de « financements illicites et exorbitants en inadéquation avec le profil de l’activité, activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national, non-respect des dispositions légales relatives au fonctionnement d’un organisme à but non lucratif ; et absence de justification de la destination des financements reçus ».

À la lecture des arrêtés portant suspension des activités du Redhac, l’on note que le ministre Atanga Nji base sa décision sur des « investigations », mais surtout sur « une correspondance de l’Agence nationale d’investigation financière » du 7 juin 2021. Soit un an après des accusations de financements illicites portés par le ministre contre cette ONG et d’autres.

L’affaire remonte en effet en juin 2020, lorsque Paul Atanga Nji organise une conférence de presse au cours de laquelle il accuse le Redhac d’être en intelligence avec l’extérieur pour déstabiliser le Cameroun. Il fait alors savoir que « les ONG comme Human Rights Watch, Amnesty International, International Crisis Group, OCHA, Redhac et bien d’autres sont engagées dans une démarche conspirationniste contre le Cameroun et contre les forces de défense et de sécurité ».

Ces ONG, assure Paul Atanga Nji, ont reçu plus de cinq milliards de FCFA des réseaux occultes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays afin de « déstabiliser les institutions, démontrer que le Cameroun ne serait pas en mesure de gérer les déplacés internes et montrer que l’armée poserait des actes contre les civils dans les zones crisogènes ».

Il somme alors ces ONG de produire, sous 60 jours, leurs rapports d’activités pour les exercices 2017-2018 et 2018-2019. Des accusations qui avaient fortement déplu au Redhac. Sa coordonnatrice, Maximilienne Ngo Mbe avait alors annoncé porter plainte contre le ministre de l’Administration territoriale. Quatre ans après, Paul Atanga Nji repasse à l’offensive en suspendant cette fois le Redhac.

Même si Maximilienne Ngo Mbe ne répond à aucune sollicitation au sujet de cette interdiction, sur sa page Facebook, elle a néanmoins posté « On ne se laissera pas faire », en relation avec cette actualité.

Selon le lanceur d’alerte camerounais Boris Berthold, les forces de l’ordre se sont déployées ce matin dans les locaux de cet ONG à Douala pour mettre en exécution la mesure du Ministre de l’administration territoriale.

Pour rappel, le Redhac a fait de la défense des droits de l’Homme son objectif d’existence. De ce fait, l’ONG a régulièrement dénoncé les atteintes aux droits humains dont se rendraient coupables les autorités camerounaises, notamment les Forces de défense et de sécurité et l’armée. Le Redhac apporte également son assistance judiciaire aux victimes de ces atteintes.

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