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La start-up israélienne de cybersécurité Wiz dans le viseur d’Alphabet

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par Steven Scheer

JÉRUSALEM (Reuters) – Assaf Rappaport, ancien de l’unité 8200, le service d’élite du renseignement militaire israélien, pourrait être sur le point de vendre sa société de cybertechnologie Wiz à Alphabet pour quelque 23 milliards de dollars (21,02 milliards d’euros), ce qui représenterait la plus grosse transaction jamais réalisée en Israël.

Ce serait également un nouveau succès pour un secteur technologique israélien dominé par l’élite militaire et notamment par l’unité 8200, qui s’est forgé une réputation dans la formation d’entrepreneurs du secteur.

Un source a déclaré dimanche que le groupe américain était en négociations avancées pour acquérir la start-up, qui fournit des solutions de cybersécurité via l’informatique dématérialisée (« cloud ») permettant de détecter les menaces en temps réel et de réagir à l’aide de l’intelligence artificielle.

Alors que la guerre à Gaza pèse sur l’économie israélienne, le projet témoigne de la force de l’industrie technologique du pays, qui représente 20% de sa production et environ 15% de ses emplois.

Il souligne également le rôle clé des unités militaires d’élite dans le développement de l’un des secteurs les plus prospères d’Israël.

Outre les universités, les unités de renseignement et de technologie de l’armée israélienne, telles que la célèbre 8200, ont fourni les dirigeants de centaines de jeunes pousses technologiques, contribuant à faire d’Israël le deuxième plus grand centre technologique du monde, après la Silicon Valley américaine.

Check Point, Nice , Palo Alto Networks, CyberArk, Wix et Waze – racheté par Google pour 1 milliard de dollars – font partie des entreprises israéliennes dont les fondateurs ont eu un parcours militaire.

Comme beaucoup de ses pairs, le fondateur de Wiz attribue son succès à son expérience dans l’armée israélienne. Il a décrit l’unité 8200 comme « la meilleure école d’entrepreneuriat ».

Assaf Rappaport y a servi avec ses « copains de l’armée » Yinon Costica, Roy Reznik et Ami Luttwak, avec lesquels il a cofondé Adallom en 2012, leur précédente entreprise de cybersécurité en nuage, vendue à Microsoft trois ans plus tard pour 320 millions de dollars.

En 2020, au début de la pandémie de COVID-19, les quatre ont lancé Wiz, valorisée à 12 milliards de dollars après une levée de fonds de 1 milliard de dollars en mai dernier.

« D’une certaine manière, c’est comme élever des tigres puis les relâcher dans la nature », a déclaré propos des unités de renseignement Gili Raanan, fondateur de la société de capital-risque Cyberstarts et partenaire général de Sequoia Capital.

L’UNITÉ 8200 DOMINE

Même si le fait d’appartenir à une unité d’élite du renseignement n’est pas une exigence pour Gili Raanan lorsqu’il s’agit d’investir, il estime que « 90 à 95% » des équipes qu’il voit sont composées de diplômés de l’unité 8200.

« Alors, que je m’y intéresse ou non, c’est le vivier de talents que je recherche », a-t-il dit.

Bien que le service militaire soit obligatoire en Israël, les unités de renseignement disposent d’un droit de préemption qui leur permet de « sélectionner les meilleurs éléments », note Dror Bin, directeur général de l’Autorité israélienne de l’innovation.

Dans l’unité 8200, version israélienne de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), des soldats âgés de 18 à 21 ans développent et utilisent des outils de collecte de renseignements qu’ils transmettent à des officiers de haut rang.

Moins connue, l’unité 81, où le fondateur de Wiz a également servi, fournit des technologies de pointe à l’armée israélienne. Si l’acquisition de Wiz se concrétise, elle surpasserait l’achat de Mobileye par Intel en 2017 pour 15,3 milliards de dollars et fournirait au moins 1 milliard de dollars de recettes fiscales à Israël. « Même si cela ne se produit pas, c’est un signe de confiance dans le secteur technologique israélien », a déclaré le directeur général de l’Autorité israélienne de l’innovation. « Décider de faire un investissement aussi important dans une entreprise israélienne en temps de guerre signifie qu’il s’agit vraiment d’une bonne affaire », a-t-il ajouté, disant qu’il s’attendait à en voir d’autres.

Amiram Shachar, directeur général et cofondateur de l’entreprise israélienne Upwind Security, a déclaré que le rachat de Wiz par Google était « la meilleure chose » qui pouvait arriver aux secteurs de la cybersécurité et de l’informatique dématérialisée, et que l’écosystème israélien en bénéficierait.

(Reportage Steven Scheer, version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)

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