Grande-Bretagne : Revers cinglants pour les conservateurs de Sunak dans deux élections locales
par Andrew MacAskill
LONDRES (Reuters) – Les conservateurs du Premier ministre britannique Rishi Sunak ont perdu vendredi deux sièges parlementaires lors d’élections partielles organisées dans deux bastions traditionnels du parti, alimentant les doutes sur la capacité des Tories à remporter les élections législatives attendues l’an prochain.
C’est seulement la troisième fois depuis 1991 qu’un parti au pouvoir perd deux élections partielles le même jour.
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Victorieux des quatre dernières élections législatives, le Parti conservateur a déjà été lourdement sanctionné lors d’élections locales en mai dernier, perdant des dizaines de sièges au profit de l’opposition travailliste, puis a perdu en juillet deux circonscriptions stratégiquement importantes.
Ces revers illustrent la colère des électeurs après une série de scandales politiques, une croissance économique en berne, des taux d’intérêt et une inflation élevés, et des pénuries dans les services publics de santé.
Ils ont parallèlement renforcé la confiance du Labour en sa capacité à remporter le scrutin national attendu l’an prochain.
Dans la circonscription de Bedfordshire, située à environ 80 kilomètres au nord de la capitale Londres, le Labour a mis fin à la domination historique des conservateurs, victorieux depuis 1931. Le candidat travailliste s’est imposé avec plus de 1.100 voix d’avance, alors que les conservateurs avaient gagné en 2019 avec près de 25.000 voix supplémentaires.
A Tamworth, dans le centre de l’Angleterre, traditionnel bastion conservateur, la candidate de l’opposition travailliste s’est imposée avec plus de 1.300 voix d’avance, alors que les Tories disposaient de près de 20.000 suffrages d’avance lors des élections législatives de 2019.
« Ce sont des résultats phénoménaux », s’est réjoui le chef de file des travaillistes, Keir Starmer, dans un communiqué. « Gagner dans des bastions des Tories montre que les gens veulent massivement un changement et qu’ils sont prêts à accorder leur confiance en notre Parti travailliste renouvelé pour l’apporter ».
Entré en fonction il y a un an, Rishi Sunak, ancien banquier d’affaires et ex-ministre des Finances, cherche à se présenter désormais comme un réformateur audacieux et non plus comme un technocrate prudent s’étant évertué à rétablir en partie la crédibilité du pays, secoué par des mois de chaos économique, de grèves à répétition et de scandales politiques qui ont poussé à la démission ses deux prédécesseurs.
Un porte-parole du Parti conservateur a décrit les résultats comme « difficiles » mais a noté que les gouvernements se trouvaient généralement en difficulté lors des élections de mi-mandat.
Les scrutins dans le Bedfordshire et à Tamworth faisaient suite aux démissions remarquées de deux politiciens proches de l’ancien Premier ministre Boris Johnson.
(Reportage Andrew MacAskill; version française Jean Terzian)
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