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Etats-Unis: Le PIB révisé à la baisse pour tous les premiers trimestres de 2020 à 2022

par Lucia Mutikani

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WASHINGTON (Reuters) – L’activité économique aux Etats-Unis a été soit encore plus faible, soit moins forte que précédemment estimé au cours des premiers trimestres 2020, 2021 et 2022, en raison de révisions à la baisse principalement des dépenses de consommation, montrent les données officielles actualisées et publiées jeudi.

Le Bureau of Economic Analysis (BEA), l’agence gouvernementale qui élabore le rapport sur le produit intérieur brut (PIB), a toutefois déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que la saisonnalité résiduelle, qui a affecté les données du PIB il y a plusieurs années, soit un problème.

L’administration américaine ajuste les données économiques pour supprimer les fluctuations telles que les conditions météorologiques saisonnières et les vacances qui ont lieu normalement à peu près à la même date et avec la même ampleur chaque année, afin de rendre les séries plus faciles à interpréter et à analyser.

Les effets saisonniers ont cependant persisté dans certains cas, même après la désaisonnalisation des données. C’est ce qui s’est produit le plus souvent dans les données du PIB du premier trimestre, avant que le gouvernement ne résolve le problème en 2018.

À l’époque, la saisonnalité résiduelle avait tendance à sous-estimer la croissance économique au premier trimestre.

« Nous avons mis en avant tout un ensemble de protocoles et de mécanismes, que nous allions vérifier pour nous assurer que nous n’avions pas de saisonnalité résiduelle », a déclaré à la presse Dave Wasshausen, directeur associé des comptes économiques nationaux au BEA.

« Nous continuons donc à effectuer tous ces tests et vérifications pour nous assurer qu’il n’y a pas de saisonnalité résiduelle, et il n’y en a pas. Nous n’avons rien vu de particulier qui nous ait fait penser à des composantes persistantes révisées à la hausse ou à la baisse. »

LES DÉPENSES DE CONSOMMATION RÉVISÉES

Le PIB du premier trimestre 2020 a été révisé à la baisse, montrant désormais une contraction au taux annualisé de 5,3%, au lieu du taux de 4,6% annoncé précédemment. Le PIB pour l’ensemble de l’année 2020 s’est contracté de 2,2%, malgré les bons résultats enregistrés aux troisième et quatrième trimestres.

Au premier trimestre 2021, le PIB a progressé de 5,2% au lieu de 6,3% comme indiqué précédemment, les dépenses de consommation ayant été revues à la baisse. La croissance pour l’ensemble de l’année a été ramenée de 5,9% à 5,8%, en raison de la révision à la baisse des dépenses des différents Etats et des collectivités locales, des dépenses de l’administration fédérale et des investissements fixes dans le non résidentiel.

En 2022, le PIB s’est contracté de 2,0% au premier trimestre, contre une contraction de 1,6 % précédemment annoncée. Les dépenses de consommation, désormais estimées stables au lieu d’une croissance de 1,3% comme annoncé précédemment, sont à l’origine de cette révision à la baisse.

Pour l’ensemble de l’année, la croissance économique a été réduite de 0,2 point de pourcentage, à 1,9%, en raison de révisions à la baisse des dépenses de consommation, des investissements en stocks, des dépenses des administrations locales et fédérale et des exportations, ainsi que d’une révision à la hausse des importations.

Les révisions annuelles du point de référence ont intégré les résultats du recensement économique de 2017. L’année de référence est passée de 2012 à 2017. La situation économique n’a guère changé entre 2017 et 2022, le PIB progressant au rythme annuel moyen de 2,2%, contre 2,1%, selon les estimations précédentes.

ECART ENTRE LE PIB ET LE RIB

La récession liée à la pandémie de COVID-19 est restée la plus marquée jamais enregistrée, l’économie s’étant contractée au taux moyen de 17,5% entre le quatrième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, chiffre révisé à la hausse de 0,7 point de pourcentage. La reprise qui s’en est suivie a été la deuxième plus rapide de l’histoire.

Concernant les revenus, l’économie a progressé à un taux moyen de 2,3% entre 2017 et 2022. Le revenu intérieur brut (RIB) a été supérieur de 0,2 point de pourcentage aux estimations précédentes.

Certains économistes ont souligné que l’écart entre les taux trimestriels du PIB et du RIB suggérait que l’économie n’est pas aussi forte que les données récentes l’indiquent.

Même si cet écart a été plus important au quatrième trimestre 2022, il s’est réduit pour l’ensemble de l’année, s’établissant à -0,2 % du PIB au lieu de -0,6 % précédemment annoncé. Cet écart, révisé de 0,6%, était de moins de 0,1% par rapport au PIB en 2022.

« Il convient de noter que l’écart statistique moyen en pourcentage du PIB au cours des 50 dernières années est d’environ 0,9% », a déclaré Dave Wasshausen.

« Et avec les chiffres mis à jour à partir de 2017, la part est de 0,3% ou moins pour chacune de ces trois années. Avec cette actualisation, nous sommes donc très satisfaits de la situation de cet écart statistique », a-t-il ajouté.

L’inflation, elle, a été un peu plus forte que prévu en 2022, année à partir de laquelle la Réserve fédérale a commencé à relever ses taux d’intérêt. L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle, hors alimentation et énergie, a augmenté de 5,2% l’an dernier, contre une estimation initiale de 5,0%.

L’indice de base des prix PCE a été révisé à la hausse pour les premier, troisième et quatrième trimestres 2022.

(Reportage Lucia Mutikani, version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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