L’Europe finit en hausse, soutenue par les résultats d’entreprises
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Diana Mandia
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse jeudi, les solides résultats d’entreprises et les données montrant une nouvelle décélération de l’inflation en Allemagne l’ayant emporté sur les inquiétudes concernant la trajectoire des politiques monétaires.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,96% à 7.188,36 points. Le Footsie britannique a pris 0,33% et le Dax allemand 0,72%.
L’indice EuroStoxx 50 a pour sa part progressé de 0,97%, le FTSEurofirst 300 de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,62%, après avoir touché en séance un sommet d’un an.
Les résultats d’entreprises publiés jeudi ont pris le pas sur la récente aversion au risque liée aux incertitudes persistantes sur la trajectoire future des taux d’intérêt, notamment après les déclarations diversement interprétées de responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne.
L’espoir d’un ralentissement de l’inflation après une nouvelle décélération des prix à la consommation en Allemagne, et le fait qu’une récession majeure en Europe soit considérée comme moins probable, ont aussi soutenu le sentiment positif du marché.
« Nous sommes toujours pris dans cette dynamique macroéconomique vacillante, avec un risque élevé et un risque faible. Les gens sont encore en train de se faire une idée de ce à quoi ressemble une croissance normale », a dit Paul Major, responsable de Bellevue Healthcare Fund.
VALEURS
Parmi les grands compartiments de la cote européenne, le secteur des biens et services industriels (+1,65%) a enregistré la meilleure performance du Stoxx 600 dans le sillage de la publication des comptes trimestriels meilleurs que prévu de l’allemand Siemens (+6,6%), du suédois Sweco (+15%) ou encore de l’équimentier électrique français Legrand (+4%).
Côté banques, l’indice a progressé de 1,53% avec Crédit agricole <CAGR.PA (+4,2%), en tête du CAC 40, après un quatrième trimestre au-dessus des attentes du marché et la confirmation de ses perspectives pour 2025.
Credit Suisse, en revanche, a chuté de 14%, la deuxième plus grande banque suisse ayant affiché en 2022 sa pire perte annuelle depuis la crise financière de 2008 et prévenu qu’une perte « substantielle » serait enregistrée cette année.
Dans l’automobile, Renault a fini en progression de 2,4%, tiré par le bond de 155% du résultat opérationnel trimestriel de son partenaire japonais Nissan
En Bourse de Londres, le laboratoire AstraZeneca a grimpé de 4% après des perspectives jugées encourageantes.
A WALL STREET
La Bourse de New York évolue en hausse jeudi, portée par les bons résultats d’entreprises et la hausse plus forte que prévu des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
A 17h10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,29%, le Standard & Poor’s 500 progressait de 0,28% et le Nasdaq Composite avançait de 0,39%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Sur le plan macroéconomique, les prix à la consommation en Allemagne ont augmenté moins que prévu en janvier sur un an, à 9,2%, après 9,6% en décembre, tandis que les analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une accélération à 10% en rythme annuel.
Pour Jörg Krämer, chef économiste chez Commerzbank, il est toutefois prématuré de crier victoire sur le front de l’inflation, car la hausse des prix hors énergie et alimentation devrait rester forte en 2023 en raison de la remontée des coûts salariaux.
« Cela ne va pas faire changer d’avis la BCE pour une hausse des taux de 50 points de base en mars », a également prévenu Mike Hewson, analyste chez CMC Markets.
En France, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a exclu jeudi une récession cette année et estimé que l’inflation devrait connaître un pic en juin et redescendre autour de 2% d’ici 2024 ou début 2025.
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont augmenté plus que prévu aux lors de la semaine au 4 février, à 196.000, contre un consensus de 190.000, a annoncé jeudi le département du Travail.
CHANGES
Le regain d’appétit pour le risque pèse sur le dollar qui fléchit de 0,4% face à un panier de devises internationales, dont l’euro, qui remonte à 1,0753 dollar (+0,41%).
De son côté, la couronne suédoise a grimpé en flèche après le relèvement jeudi par la banque centrale de Suède de son taux directeur d’un demi-point de pourcentage à 3,0%. L’institut d’émission a dit prévoir un nouveau resserrement dans les mois à venir pour lutter contre l’inflation et la dépréciation de la devise.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans se contracte de plus de six points de base, à 2,305%, après quatre séances de hausse, en réaction à la décélération de l’inflation en Allemagne.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans cède pour sa part près de quatre points de base, à 3,599%, alors que les investisseurs évaluent l’évolution probable de la politique de la Fed et avant la publication, très attendue, des données sur l’inflation américaine la semaine prochaine.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent jeudi en raison des craintes sur les stocks de brut aux Etats-Unis, qui ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis juin 2021, selon les chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Le Brent recule de 0,89% à 84,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,73% à 77,74 dollars.
(Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)