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La compagnie aérienne SAS dépose le bilan aux Etats-Unis

(Rpt coquilles §§1-2)

par Anna Ringstrom

STOCKHOLM (Reuters) – La compagnie aérienne scandinave SAS a annoncé mardi avoir engagé une procédure de sauvegarde aux Etats-Unis pour tenter d’accélérer sa restructuration, en expliquant que les grèves de ses pilotes avaient fragilisé sa situation financière, déjà très dégradée.

L’échec des discussions salariales entre les pilotes et la direction constaté lundi a déclenché une grève qui ajoute aux perturbations subies par la majeure partie du secteur du transport aérien en Europe.

SAS assure dans un communiqué qu’elle continuera de servir ses clients même si la grève des pilotes perturbe ses vols et elle ajoute que le placement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites vise à accélérer la restructuration financière annoncée en février.

« Par ce processus, SAS vise à parvenir à des accords avec des parties prenantes clés, à restructurer sa dette, à reconfigurer sa flotte d’avions et à déboucher sur une importante injection de capitaux », explique le communiqué.

SAS estime que ce processus pourrait prendre neuf à 12 mois.

En Bourse de Stockholm, l’action SAS a perdu jusqu’à 6% dans les premiers échanges et cédait 3,53% vers 07h35 GMT.

La compagnie scandinave est loin d’être la première à opter pour le chapitre 11 de la loi sur les faillites, qui permet notamment de suspendre la plupart des obligations financières liées à la dette : plusieurs autres compagnies non-américaines ont fait de même pendant la pandémie, parmi lesquelles Avianca, Aeromexico et Philippine Airlines, qui ont ainsi pu renégocier des contrats avec de grands fournisseurs comme des loueurs d’avions, tout en poursuivant leurs activités.

Norwegian Air a opté de son côté pour une procédure de sauvegarde en Irlande et en Norvège, dont elle est sortie l’an dernier.

« Cela ne change rien pour les activités habituelles. Ils essaient de réparer le moteur tout en continuant de conduire », a déclaré à Reuters Jacob Pedersen, analyste financier de Sydbank. « Cela résulte du fait que SAS n’est pas parvenue à mettre en oeuvre par la négociation les changements voulus. »

Pour attirer de nouveaux investisseurs et renflouer ses caisses, SAS veut réduire ses coûts, notamment sa masse salariale et le budget de location d’avions, une partie de sa flotte étant immobilisée en raison de la fermeture de l’espace aérien russe et de la lenteur de la reprise du trafic vers l’Asie.

Elle a précisé mardi que sa trésorerie (7,8 milliards de couronnes, soit environ 725 millions d’euros) devrait suffire à court terme à assurer la poursuite de ses activités mais que la grève avait « un impact négatif sur la trésorerie et la situation financière de l’entreprise », impact qui pourrait devenir « important » si le mouvement se prolongeait.

(Reportage Anna Ringstrom et Stine Jackobsen, avec Essi Lehto, Agata Rybska à Gdansk, Jamie Freed à Sydney; version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)

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