L’UKRAINE CRAINT DES BOMBARDEMENTS À ODESSA
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.La police a fait état d’incessants bombardements et raids aériens russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré dimanche que sa campagne militaire en Ukraine se poursuivrait tant que Kiev ne cesse pas le combat, tandis que la ville portuaire de Marioupol n’a pas pu une nouvelle fois être évacuée à cause des bombardements.
Vladimir Poutine a fait cette déclaration lors d’un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui a lui appelé à un cessez-le-feu dans le conflit qui a provoqué, selon l’Onu, la pire crise de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
La presse russe a aussi indiqué que Vladimir Poutine s’est également entretenu pendant 1h45 avec Emmanuel Macron qui reste en contact régulier sans toutefois parvenir à convaincre le chef du Kremlin de mettre fin au conflit qui est désormais entré dans son onzième jour.
A Marioupol, ville portuaire assiégée par les forces russes dans le sud-est de l’Ukraine, les autorités ont tenté pour la deuxième fois d’évacuer des civils. Mais l’opération n’a pas été rendue possible en raison des bombardements, a fait savoir la municipalité.
Ukrainiens et Russes s’accusent mutuellement de faire échouer les tentatives de cessez-le-feu, tandis que les réfugiés continuent d’affluer aux frontières des pays limitrophes de l’Ukraine.
Kiev a ce week-end réitéré ses appels pour que les pays occidentaux durcissent leurs sanctions visant Moscou, au-delà des mesures destinées à isoler économiquement la Russie et a demandé plus d’armes, en particulier des avions de fabrication russe, pour l’aider à repousser les forces russes.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a indiqué que les Etats-Unis réfléchissaient à la manière de livrer des avions à la Pologne si Varsovie décide de fournir des avions de combat à l’Ukraine.
« Je ne peux pas parler de calendrier, mais je peux simplement dire que nous l’examinons très, très activement », a déclaré Antony Blinken, en déplacement en Moldavie.
Antony Blinken rencontrera mardi Emmanuel Macron à Paris pour continuer à coordonner la réponse occidentale à l’invasion russe.
La Russie a de son côté appelé l’Union européenne et l’Otan à ne pas envoyer en Ukraine des « systèmes d’armes de pointe ».
L’UKRAINE CRAINT DES BOMBARDEMENTS À ODESSA
La police a fait état d’incessants bombardements et raids aériens russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine.
Dans la capitale Kiev, où un assaut des forces russes est redouté, les soldats ukrainiens ont renforcé dimanche les installations de défense en creusant des tranchées, en bloquant les routes et en assurant la liaison avec les unités de défense civile.
Selon les services de renseignement britanniques, les forces russes ciblent des zones peuplées en Ukraine comme ils l’avaient précédemment fait en Tchétchénie en 1999 et en Syrie en 2016. Ils notent toutefois que la résistance ukrainienne ralentit la progression de l’armée russe.
Le président ukrainien Volodimir Zelenski a déclaré que les forces russes se préparaient à bombarder la ville d’Odessa dans le sud de l’Ukraine.
« Des roquettes contre Odessa ? Ce sera un crime de guerre », a déclaré Volodimir Zelenski à la télévision.
Il a également dit que l’aéroport civil de Vinnytsia avait été détruit par des frappes russes.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a de son côté indiqué que plusieurs infrastructures ukrainiennes de santé avaient touchées par des attaques.
Sur Twitter, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, a indiqué que de nombreux morts et blessés sont à déplorer à cause de ces attaques, sans toutefois donner plus de détails.
« Les attaques visant les établissements de santé ou le personnel de santé (…) constituent des violations du droit humanitaire international », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus.
La Russie, qui qualifie son offensive d' »opération spéciale », dément viser des zones civiles.
D’après l’Onu, plus de 1,5 millions de personnes ont désormais fui l’Ukraine.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a exhorté dimanche la Grande-Bretagne à faire plus pour aider les réfugiés ukrainiens bloqués à Calais.
« J’ai appelé deux fois mon homologue britannique (Priti Patel, NDLR) Je lui ai demandé d’installer à Calais un consulat », a déclaré Gérald Darmanin sur Europe 1.
« Il faut que les Anglais mettent en lien leurs discours et les faits », a ajouté le ministre à propos de l’accueil des réfugiés ukrainiens.
MÉDIATION INTERNATIONALE
Les efforts de médiation internationale se sont dans le même temps poursuivis.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a quant à lui rencontré Vladimir Poutine samedi et s’est également entretenu avec le président ukrainien.
Les pays occidentaux, qui estime sans fondement l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont renforcé les sanctions frappant Moscou et intensifié leurs efforts pour réarmer l’Ukraine, en envoyant notamment des missiles Stinger et des aux armes antichars.
Mais les États-Unis et leurs alliés de l’Otan ont toutefois refusé, malgré les appels de Kiev, de mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, craignant une confrontation directe avec Moscou.
L’armée ukrainienne a indiqué que plus de 11.000 soldats russes avaient été tués depuis le début de l’offensive russe le 24 février et que 88 appareils russes avaient été abattus. Reuters n’a pas été en mesure de vérifier ces informations.
D’après l’Onu, plus de 350 civils ont été tués.
De nouvelles manifestations contre la guerre en Ukraine sont prévues dimanche à travers le monde.
Selon OVD-info, organisme russe indépendant de défense des droits humains, plus de 2.500 personnes ont été arrêtées et placées en détention dimanche en Russie lors de manifestations organisées dans 49 villes russes pour dénoncer la guerre.
(Reportage Pavel Polityuk, Natalia Zinets, Aleksandar Vasovic en Ukraine, Simon Lewis à la frontière polono-ukrainienne, Guy Faulconbridge et William Schomberg à Londres, John Irish à Paris, Francois Murphy à Vienne, version française Matthieu Protard)