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Quand les églises américaines jouent la carte Airbnb

Pour survivre à la pandémie et au manque de fidèles, certaines églises américaines ou anglaises se proposent en location, pour des touristes locaux, des cuisiniers professionnels ou encore des travailleurs de première ligne épuisés. Tour d’horizon.
Après la mort de leur pasteur fondateur il y a quelques années, la communauté de l’Église baptiste missionnaire de Cullen à Houston, au Texas, s’est effondrée. Avec moins de revenus provenant des promesses de dons et les dépenses liées à l’entretien du bâtiment, qui occupait près d’un pâté de maisons, «nous avions beaucoup d’espace dont nous ne savions quoi en faire, et nous n’avions pas les personnes ou les ressources pour le payer», relate Andre Jones, pasteur actuel de l’Église.

C’est alors que le Cullen MBC s’est tourné vers Church Space, une plateforme semblable à Airbnb, qui permet aux lieux de culte de louer leurs sanctuaires, salles de réunion et cuisines à d’autres congrégations et organisations pour un montant pouvant atteindre jusqu’à 30 000 dollars par an. «Sans Church Space, je ne sais pas si nous serions encore là», formule Andre Jones. «Ces fonds et ces ressources qui sont arrivés ont été salvateurs.»

Pour le travail ou le repos

Depuis les débuts de la pandémie de Covid-19 qui a frappé en mars 2020, de nombreuses églises se sont retrouvées dans la position de Cullen MBC. Confrontées à des revenus en baisse et à des bâtiments vides, celles-ci ont alors cherché des moyens de faire de l’espace inutilisé une vertu.

Certaines ont loué des bureaux et des salles de classe pour ceux qui télé-travaillent ou étudient à distance. D’autres ont accueilli des «cuisines fantômes», qui permettent aux restaurants n’ayant pas pignon sur rue de préparer des plats pour des services de livraison comme Uber Eats ou Door Dash. Pendant la pandémie, Church Space est passé de 45 locations d’églises à plus de 3700.

Le boom des locations d’églises a cependant son côté sombre. «Nous avons aussi malheureusement constaté une augmentation de 200% des locations pour des funérailles», précise Day Edwards, cofondateur de Church Space.

Survivre au lieu de fermer

La possibilité pour les Églises des États-Unis et du Royaume-Uni d’offrir une variété de locations aux touristes locaux, aux chefs professionnels ou aux travailleurs de première ligne épuisés leur a fait un bien indéniable. Parfois, la seule offre d’expériences de camping d’église (connues sous le nom de «champing») aux voyageurs a permis de faire la différence entre survivre et fermer complètement.

Day Edwards et son cofondateur, Emmanuel Brown, ont lancé Church Space à Houston en 2019. Les Églises qui ont participé au programme pilote de Church Space ont gagné en moyenne entre 23 000 et 38 000 dollars au cours de leur première année, selon la co-fondatrice.

Church Space compte actuellement environ 150 sites d’accueil à travers les États-Unis, même si elle a tendance à se concentrer dans la Bible Belt (région géographique située dans le grand Sud, marquée par un protestantisme rigoureux, ndlr.). Emmanuel Brown Brown, lui-même pasteur, veille d’ailleurs à ce que les églises hôtes soient jumelées avec des locataires qui partagent leurs valeurs.

«Nous croyons vraiment que lorsque les Églises gagnent plus, elles sont capables de faire plus, non seulement au sein de leur congrégation mais aussi dans leur communauté», exprime encore Day Edwards.

Le modèle de Church Space permet également aux Églises participantes de conserver leur statut d’exonération fiscale, mais les cofondateurs ont refusé de donner des détails supplémentaires.

Besoin d’un espace sacré

Au Royaume-Uni, un autre service de type Airbnb, basé dans le Yorkshire, en Angleterre, a pour but d’offrir un répit spirituel. «Jasper et moi étions tous deux épuisés par le ministère paroissial», raconte Tina Hodges, qui possède avec son mari All Hallows, une ancienne église anglicane. «Nous avons tous deux travaillé vingt ans en tant que prêtres anglicans dans l’Église d’Angleterre. Je rencontrais énormément de personnes qui avaient besoin d’une retraite et qui reconnaissaient le besoin d’un espace sacré.»

Sous le nom de «Eagle’s Retreat», l’ancien All Hallows, qui se trouve sur un terrain où les chrétiens pratiquent leur culte depuis le VIe siècle, présente un intérieur rénové qui met en valeur les vitraux, l’escalier en colimaçon et le plafond en berceau du bâtiment. Il comprend également des mises à jour comme des téléviseurs à écran plat et un jacuzzi.

Moyennant des frais supplémentaires, le couple propose des services tels que le suivi pastoral et le conseil conjugal. Ils proposent également des bourses pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer leur séjour et, selon le site web, ils «accueillent en priorité ceux qui ont été endeuillés, meurtris ou usés par la vie».

L’éventail de services proposés dans cet espace sacré semble parfaitement adapté à la pandémie. «Je ne peux même pas vous dire combien de séjours nous avons offerts gratuitement cette année», déclare le prêtre anglican. «Nous avons eu beaucoup plus de personnes qui ont eu besoin d’espace ou de personnes à qui parler… Beaucoup de personnes qui sont des travailleurs clés, y compris des ministres, qui ont simplement craqué sous la pression.»

Du camping en église

Pour ceux qui n’ont pas peur de vivre à la dure, le Royaume-Uni propose également une autre formule pour dormir sous la voûte sacrée d’une église: une expérience baptisée «champing», soit du camping dans une église historique, proposée par l’organisation Churches Conservation Trust. D’avril à octobre, et pour une somme modique, les visiteurs peuvent passer la nuit sur des lits de camp dans les sanctuaires des églises. Les chiens y sont même accueillis gratuitement. Et pour que les campeurs ne culpabilisent pas de pouvoir roupiller dans pareil lieu, les recettes servent à restaurer les églises et à créer des emplois dans les communautés où elles sont situées.

«Très souvent, les Églises ne disposent pas de source de revenus immédiate», explique Guy Foreman, responsable des entreprises au Churches Conservation Trust. «Champing fait partie d’une série d’opportunités que les églises historiques peuvent utiliser pour générer des revenus qui contribuent à leur entretien.»

Selon ce responsable, si la participation a baissé en 2020, la saison actuelle est la «meilleure que nous ayons jamais eue». Un succès principalement dû au besoin des citoyens britanniques de partir à la recherche de vacances originales sur leurs terres.

Une mission caritative

À Nashville (État du Tennessee) , depuis 2017, l’entreprise Mission Hotels propose quant à elle des séjours dans des lieux d’église dans une approche caritative. Les trois églises rénovées de cette jeune entreprise n’accueillent plus de culte hebdomadaire et accueillent les clients dans des lits conçus avec des têtes de bancs d’église. Le modèle de Mission Hotels est similaire à celui des Airbnb traditionnels, sauf que la plupart des bénéfices sont reversés à des organisations caritatives locales.

Micah Lacher, propriétaire de Mission Hotels, est une personne de foi qui considère ces hôtels comme un moyen de poursuivre la mission d’origine des Églises. «Nous offrons un refuge et un foyer à nos hôtes à chaque séjour», explique-t-il. «Nous nous investissons dans la communauté et répondons de manière créative aux besoins de ceux qui sont mal desservis. Ces Églises faisaient exactement la même chose lorsqu’elles étaient dans ces espaces.»

Micah Lacher estime que les dons de Mission Hotel ont été utilisés pour fournir plus de 100’000 douches, repas et lits par le biais d’associations à but non lucratif partenaires.

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